Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, le Gouvernement a tenu à ce que ce débat sur les politiques migratoires puisse avoir lieu devant la représentation nationale, d’abord, et avant tout, parce que cette question est un sujet de préoccupation pour nombre de nos concitoyens et élus que vous représentez dans nos territoires, mais aussi parce qu’il est important, comme l’a dit le Premier ministre, d’en revenir aux faits.
Pour débattre de ce sujet, comme l’a souligné Jean-Yves Le Drian devant l’Assemblée nationale, nous avons en premier lieu besoin de clarté. Je concentrerai mon propos sur sa perspective internationale, en particulier européenne.
Nous avons, tout d’abord, besoin de clarté sur la situation réelle des migrations vers l’Europe et vers la France.
Les mouvements migratoires vers l’Europe diminuent. Ainsi, alors que le nombre d’entrées irrégulières sur le territoire de l’Union européenne s’élevait à 1 820 000 en 2015, il est retombé à 180 000, soit dix fois moins, en 2018. Et pour 2019, la baisse est actuellement de 29 % par rapport à l’an dernier.
Pour autant, le sujet reste d’actualité : en Europe, nous le savons, les flux peuvent reprendre, car la situation géopolitique n’est pas stabilisée en Syrie. Je saisis d’ailleurs l’occasion pour condamner très fermement l’offensive turque au nord de la Syrie.