Tel était l’objet, hier à Luxembourg, des discussions du conseil « justice et affaires intérieures », auquel je représentais Christophe Castaner.
Pour conjurer ce risque, nous devons être à la fois efficaces et justes. Notre approche doit prendre en compte l’ensemble des géographies concernées : les pays d’origine et de transit, la Méditerranée et l’Union européenne.
Sur ces trois volets, l’Europe a un rôle essentiel à jouer : il n’y aura de vraie solution au défi des migrations que si les Européens choisissent explicitement d’agir ensemble.
Nous pouvons, dans un premier temps, agir en amont. Le partenariat que nous construisons avec les pays d’origine et de transit repose sur notre action commune en faveur du développement. L’aide publique au développement a bien sûr un objectif propre : la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités. Mais elle est aussi un levier essentiel de notre politique migratoire, et ce pour trois raisons.
D’abord, elle nous permet de mener des actions humanitaires au plus près des populations. La France s’est engagée – cet engagement a été réitéré le 22 juillet dernier devant le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et l’Organisation internationale des migrations à Paris – à réinstaller 10 000 réfugiés en 2018 et 2019. À ce jour, 8 528 personnes l’ont déjà été effectivement.
Ensuite, notre aide publique au développement permet à nos partenaires du Sud de se doter des capacités indispensables pour maîtriser eux-mêmes les flux migratoires. On le sait, en effet, le défi migratoire est d’abord un défi pour les pays du Sud, et tout le sens de notre action est de les aider à y faire face.
Enfin, l’aide publique au développement est essentielle pour traiter dans la durée les causes profondes des migrations irrégulières. Nous devons aider les populations tentées par l’émigration par désespoir à retrouver des perspectives, un avenir et des conditions économiques de développement, là où elles vivent.
C’est pour mieux affronter ces défis que notre aide publique au développement sera portée à 0, 55 % de la richesse nationale d’ici à la fin du quinquennat.