Intervention de Claude Malhuret

Réunion du 9 octobre 2019 à 15h00
Politique migratoire de la france et de l'europe — Déclaration du gouvernement suivie d'un débat

Photo de Claude MalhuretClaude Malhuret :

Ce que veulent les Français, c’est d’abord comprendre. Ils voient bien que le maintien des illégaux sur le territoire est un fléau pour les sans-papiers eux-mêmes, forcés à la précarité et à la clandestinité, et une épreuve pour la population, contrainte de voisiner avec les squats ou les ghettos. Ils souhaitent donc que les reconduites à la frontière soient effectives.

Les Français ont compris que le sujet est non pas seulement national, mais européen. Néanmoins, ils ne comprennent pas que l’Europe n’ait ni le mandat ni les moyens de le traiter. Frontex va voir ses effectifs passer de 2 000 à 10 000 agents : très bonne nouvelle – moins bonne quand on apprend que le chiffre de 10 000 sera atteint en 2027…

Les Français veulent que l’on trouve des solutions pour faire cesser le détournement des procédures d’asile. Quand les deuxième et troisième nationalités par le nombre sont les Albanais et les Géorgiens, dont les pays sont considérés comme « sûrs », c’est le signe que, là aussi, les mafias et les passeurs ont mis la main sur le système.

Toutefois, l’essentiel est ailleurs. Le Président de la République l’a parfaitement compris, mais le sujet est tellement inflammable qu’il a dû l’aborder, comme dirait Nietzsche, avec des pattes de colombe. Il l’appelle l’« insécurité culturelle ». En langage direct, cela veut dire la « crise de l’intégration ».

Au début des années quatre-vingt sont apparus deux mouvements de jeunes antiracistes. Leurs buts étaient les mêmes, mais les méthodes les opposaient. Le premier, France Plus, d’Arezki Dahmani, avait pour mot d’ordre l’intégration républicaine. Son slogan était : « Nous voulons le droit à la ressemblance. » Le second, SOS Racisme, proposait le multiculturalisme. Abreuvé de subventions, surmédiatisé par tous les relais du jacklanguisme triomphant

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion