Intervention de Gilles Roussel

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 9 octobre 2019 à 9h35
Audition de M. Gilles Roussel président de la conférence des présidents d'université cpu

Gilles Roussel, président de la Conférence des présidents d'université :

C'est un honneur et un plaisir de venir représenter devant vous les 130 présidents d'établissements publics d'enseignement supérieur et de recherche, pour vous donner quelques éléments sur la rentrée universitaire.

Je commencerai par saluer le travail de votre commission, qui a considérablement enrichi la législation sur l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation, à travers notamment la loi relative à l'orientation et à la réussite des étudiants (ORE), la loi pour une École de la confiance, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, et la loi portant réforme de l'apprentissage et de la formation continue. D'autres textes (loi sur la fonction publique, loi sur la santé, loi sur le plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises - Pacte-, loi pour un État au service d'une société de confiance) ont également eu une incidence sur notre secteur. Vous le voyez, ces dernières années, notre communauté et les équipes de la CPU ont été très sollicitées - et elles demeurent très mobilisées.

Le premier fait marquant de cette rentrée est l'augmentation continue, à un rythme dynamique, des effectifs étudiants, avec 32 700 étudiants supplémentaires cette année, qui se sont très majoritairement inscrits dans les universités. L'université française, qui oeuvre à la démocratisation de l'accès à l'enseignement supérieur, est donc attractive et représente un vrai choix pour les jeunes et leurs familles.

Cette rentrée 2019 correspond également à la deuxième année de Parcoursup : près de 900 000 candidats se sont inscrits, ce qui correspond à une augmentation de 10 % par rapport aux effectifs de 2018, dont une partie provient de l'élargissement du périmètre des formations proposées - avec notamment les formations d'infirmier. Ils regroupent près de 640 000 bacheliers et 150 000 candidats en réorientation ou scolarisés à l'étranger. De l'avis de la CPU, Parcoursup permet un meilleur accompagnement des candidats. Cette deuxième session a incontestablement fonctionné plus vite et mieux que l'an passé. Les universités se sont davantage inscrites dans un processus d'orientation positive, et la consolidation des liens entre l'enseignement scolaire et l'enseignement supérieur a été progressivement renforcée.

La CPU reste cependant attentive à ses conditions d'amélioration pour les années à venir. Parcoursup doit continuer à faire l'objet d'une évaluation régulière associant établissements et différentes parties prenantes - dont les parlementaires. L'intervention humaine dans la procédure est essentielle : commissions pour l'examen de candidatures aux profils très diversifiés, classement des candidats, mais aussi accompagnement par les professeurs principaux dans les lycées ou, plus tard, par les équipes réunies au niveau des rectorats au sein des commissions d'accès à l'enseignement supérieur, qui ont permis à de nombreux étudiants de trouver des places à la fin de l'été.

La CPU veillera aussi aux moyens nécessaires à la mise en oeuvre globale de cette réforme pour les parcours personnalisés, qu'on appelle les « oui, si ». La plupart des universités investies ont inséré ces différentes modalités de remédiation dans leur projet de nouveaux cursus universitaires financés par le programme d'investissements d'avenir. Parmi les moyens déployés figurent des tests de positionnement à l'entrée, du tutorat, ou des programmes de réorientation renforcés.

C'est toujours avec l'objectif de conduire les étudiants vers la réussite et l'insertion professionnelle que la CPU a soutenu l'arrêté relatif au diplôme national de Licence et celui qui concerne les licences professionnelles, avec la création d'un parcours, spécifique aux IUT, de Bachelor universitaire de technologie. Mais pour réussir ses examens, il faut tirer profit de tout le temps passé à l'université. J'en viens donc à un point essentiel qui est celui de la vie étudiante et de la vie de campus.

La contribution des étudiants, instaurée par la loi ORE, marque un changement radical dans le mode de financement de la vie étudiante comme dans son mode de gouvernance. Cette année, les étudiants payent 91 euros au titre de la contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC) et sont associés à toutes les instances qui programment et contrôlent les actions financées grâce à cette taxe. Chaque université devra faire des choix d'utilisation en lien avec sa politique de vie étudiante et en accord avec les étudiants. La CVEC doit être l'occasion d'un changement d'échelle concernant l'ampleur et la durée des projets. C'est une mutation majeure, peu souvent soulignée.

Nous demeurons particulièrement exigeants pour que l'ensemble de ces moyens finance effectivement la vie étudiante. Aussi la CPU salue-t-elle la prise en compte, dans le PLF pour 2020, des montants estimés en termes de collecte sur la CVEC. Nous espérons que le projet de loi de finances rectificative pour 2019 prendra en compte les montants prélevés. Il serait regrettable de demander aux étudiants de participer au remboursement de la dette de l'État : je compte sur votre vigilance !

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