Merci pour le bilan très juste que vous avez présenté. Il montre bien le décrochage de la science française par rapport à nos homologues européens, situation qui impose des mesures énergiques. Je souhaite vous interroger sur le doctorat. Le nombre de doctorants inscrits dans nos universités a baissé de 15 % en dix ans - de 35 % en sciences humaines et sociales. Aucun grand pays n'a connu une telle hémorragie. Résultat : nos écoles doctorales fonctionnent largement grâce à des étudiants étrangers, qui représentent parfois 70 %, voire 80 % des effectifs. Le corollaire de ces observations est que le taux d'emploi des doctorants dans la fonction publique territoriale et nationale est inférieur à 1 % - encore une spécificité française. Et l'ENA compte à peine 0,5 % de docteurs. Quant à la rémunération, elle est souvent nulle pour les doctorants en sciences humaines et sociales, et variable pour ceux qui bénéficient d'une convention industrielle de formation par la recherche. Dans les entreprises, le doctorant est assimilé à un ingénieur, ce qui n'est pas exact. Je signale enfin que la moitié des dirigeants des GAFA sont docteurs - contre 1 à 2 % des dirigeants français... Que souhaiteriez-vous inscrire dans la loi pour revaloriser les doctorats ?