Outre le doctorat, c'est tout le début de carrière qu'il faudrait revaloriser ! Mais si l'on augmente la rémunération des doctorants, il atteindra celui des attachés temporaires d'enseignement et de recherche, qui font 192 heures de cours. Si l'on augmente ces derniers, il faudra revaloriser le traitement des maîtres de conférences, et ainsi de suite. Et il y a des absurdités : alors que les doctorants font 64 heures de cours et les attachés temporaires d'enseignement et de recherche, 192 heures, les nouveaux maîtres de conférences bénéficient d'une décharge de 50 heures pour se former à l'enseignement ! Il faut revoir tout le début de carrière. Nous avons fait des propositions à la mission Thiriez pour une meilleure reconnaissance du doctorat dans la fonction publique. Déjà, un troisième concours pour les doctorants se met en place à l'ENA. Les entreprises, aussi, reconnaissent peu le doctorat. Nous devons mieux identifier les compétences qu'il confère : capacité à documenter, à synthétiser, à travailler sur des sujets ouverts et sans réponse évidente...
Nous plaidons pour un pilotage territorial de la recherche, couplé aux stratégies de chaque établissement. Pour autant, nous avons besoin d'une stratégie nationale : l'État doit donner de grandes orientations. Par exemple, on s'est aperçu lors de la crise en Ukraine que nous n'avions plus de spécialistes de ce pays !
Les 10 % d'exonération seront vite atteints. La CPU réfléchit aux critères d'exonération. L'université de Rennes-I, par exemple, les organise de manière à favoriser la francophonie. D'autres universités privilégient le master... Chacune doit structurer les exonérations en fonction de sa stratégie, et de ses partenariats avec des universités étrangères. D'ailleurs, il faut penser plus globalement l'accueil des étudiants étrangers. Certains arrivent avec deux mois de retard, le temps d'obtenir leur visa - et on s'étonne qu'ils réussissent moins bien ! Le plan « Bienvenue en France » met l'accent sur la nécessité d'une stratégie globale en la matière, différenciée pour chaque établissement, et cohérente avec ses autres orientations.
Nous demandons à pouvoir emprunter plus facilement auprès de prêteurs publics pour financer des projets de rénovation énergétique. Le plan « Pic 2030 » prévoit de financer les travaux par les économies réalisées, mais il faut un fonds d'amorçage - ou une capacité d'emprunt. Un bâtiment rénové récemment dans le cadre d'un partenariat public-privé dégage 80 % d'économies sur les flux énergétiques. Le coût de l'énergie ne pouvant qu'augmenter, de tels investissements sont judicieux.
Le dernier cas de harcèlement concernait Rennes-II. Pourtant, l'université avait instauré des procédures et prévenu les organisateurs du week-end d'intégration. Cela n'a pas suffi. Les universités se sont emparées du sujet, en tous cas, et prennent des mesures de prévention. Le nombre de procédures disciplinaires augmente, ce qui reflète davantage une libération de la parole qu'une hausse du nombre de cas.
La diversification des profils est un vrai sujet. La CVEC bénéficie d'un financement des Crous. Mais seules les universités semblent s'en soucier : les écoles ne participent pas aux réunions. Il est vrai qu'elles gèrent la vie étudiante séparément. Quant aux 91 euros, ils se substituent aux quelque 200 euros de sécurité sociale, que les étudiants ne paient plus. Et la CVEC finance aussi de la prévention en matière de santé.
Les centres de formation continue rapprochent de plus en plus celle-ci de la formation initiale. Il y a une vraie demande.