Je remercie le rapporteur général d'avoir rappelé une réalité, à savoir que le nouvel Airbus ne consomme que 2,5 litres par passager aux 100 kilomètres. On gagnerait à ne pas hystériser le débat public. Nous avons la chance d'avoir depuis quelques semaines un secrétaire d'État chargé des transports qui connaît son sujet. Espérons qu'il aura assez de liberté pour corriger le cap. Certains États investissent dans des compagnies en considérant qu'elles représentent un outil régalien assurant leur présence dans le monde. Le rapporteur général suggère que la nouvelle contribution serve à la recherche de nouveaux modes de propulsion. J'y souscris. Jean-Claude Requier a souligné un petit miracle : le trafic aérien, bien que croissant, se déroule plutôt bien. Sans doute est-ce grâce à Eurocontrol qui a écarté le trafic pour éviter la thrombose des centres. Mais cet allongement des routes est négatif d'un point de vue environnemental. Les contrôleurs aériens travaillent 1 420 heures par an. Des temps de repos sont prévus durant leurs vacations et une souplesse est possible pour qu'ils s'adaptent à la réalité du trafic.
Vous avez mentionné le rapport de Mme Costes. La mission d'information sur les transports aériens a présenté ses conclusions la semaine dernière. La desserte de certains territoires comme Aurillac ne peut se faire que par l'avion. Supprimer la ligne Paris-Aurillac mettrait en très grande difficulté l'activité de toute la région. Les élus le savent.
Éric Bocquet, pourquoi les matériels de la DSNA ne sont-ils pas à jour ? Sans doute est-ce dû à des défaillances de management. La DSNA s'est appuyée sur notre rapport pour redresser le cap en changeant ses méthodes de travail. L'échéance est à dix-huit mois. Des relais de revues de projets sont prévus. Le Parlement jouera tout son rôle.
Sylvie Vermeillet, on sait incorporer du biocarburant. Une étude de Safran fait état d'un avion qui a volé à 100 % avec du biocarburant. Il reste à organiser une filière écologique, sans recours à l'huile de palme, et pas trop coûteuse. Le président d'Airbus rappelait encore récemment qu'il fallait que l'énergie primaire soit décarbonée. La transition ne pourra se faire qu'à vingt ans. On ne peut pas envisager de remplacer un A320 par un avion électrique. Cependant, on fera peut-être le trajet entre Aurillac et Paris en avion électrique, qui sait ?
La différence entre Orly et Charles-de-Gaulle a été renforcée dans la loi Pacte. Aéroports de Paris souhaite maintenir le niveau de bruit à ce qu'il était en 2012 à l'aéroport Charles-de-Gaulle, sans l'augmenter malgré la hausse de la capacité de l'aéroport. L'aéroport d'Orly est-il vraiment condamné à recevoir les avions qui font le plus de bruit ? Pas forcément, d'autant qu'on modernise les avions.
Antoine Lefèvre, l' « écocontribution » est effectivement punitive. Yvon Collin, il y a eu un temps où la France était pionnière en matière de techniques aéronautiques. Nous avons aussi besoin d'entrepreneurs pionniers, à l'image de Laurent Magnin, le patron de XL Airways. En matière de management, nul n'est à l'abri d'erreurs. Le secrétaire d'État chargé des transports a mobilisé des dispositifs de soutien et de compensation pour les clients de XL Airways et d'Aigle Azur.
Thierry Carcenac, vous avez raison. J'habite au Bourget. Pour aller à Bordeaux, je prends plus facilement l'avion à Charles-de-Gaulle que le train à la gare Montparnasse. Pour aller à Singapour depuis Bordeaux ou Toulouse, il faut aussi passer par Paris. La France a une position historique forte en matière d'aéronautique depuis les frères Montgolfier. Elle possède des industries puissantes. Il faut faire la transition écologique, mais ne détruisons pas nos compagnies.