Intervention de Martine Filleul

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 15 octobre 2019 : 1ère réunion
Audition de Mme Marlène Schiappa secrétaire d'état auprès du premier ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations

Photo de Martine FilleulMartine Filleul :

Merci, madame la ministre, de vous prêter à l'exercice des questions-réponses avec les membres de la délégation. Dans la présentation de votre action, j'ai noté des mots comme écoute, portail de signalement, places d'hébergement, 3919, aide aux victimes. Toute votre action porte sur l'aspect répressif et l'accompagnement des femmes victimes de violences. Cependant, il me semble que mettre véritablement fin au cycle des violences passe avant tout par la prévention, aspect que vous avez très peu développé. Qu'en est-il de l'action du Gouvernement en ce domaine ?

Je rejoins mes collègues sur la question du manque de moyens des associations locales, que nous constatons tous les jours dans nos territoires, en particulier dans les quartiers, où les acteurs de la prévention spécialisée voient leurs subventions diminuer. Que faire pour soutenir ces relais indispensables de la prévention des violences ?

Permettez-moi aussi de mentionner ma préoccupation sur le droit à l'IVG dans notre pays. L'exercice de ce droit est de plus en plus contrarié en France, dans les faits, en raison d'une offre limitée dans les territoires. Les chiffres parlement d'eux-mêmes : entre 2007 et 2017, hors fusion d'établissement, 27 centres ont ouvert et 70 ont fermé en France métropolitaine, avec une perte de 43 centres sur un total de 624. En conséquence, certaines femmes doivent faire plusieurs centaines de kilomètres pour accéder à ce droit. Que compte faire le Gouvernement pour que la loi soit véritablement respectée ?

J'aimerais aussi connaître votre avis sur l'allongement du congé paternité. Certains pays, comme l'Autriche et l'Espagne, se sont engagés dans cette voie, en prévoyant par exemple une durée d'un mois pour ce congé, et en le rémunérant d'une allocation de l'ordre de 700 euros par mois, dans l'objectif d'inciter les pères à le prendre, à l'exemple des pays nordiques. Peut-on envisager une telle évolution en France ?

Enfin, je rebondirai sur vos propos concernant la diplomatie féministe du Gouvernement. Vous avez mentionné le soutien à l'innovation et à la création d'entreprises par les femmes en Afrique, mais il me semble que l'enjeu prioritaire concerne l'accès à l'éducation pour les petites filles, quand on sait que le taux de scolarisation des filles en Afrique baisse ou, au mieux, stagne.

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