Intervention de Laurence Cohen

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 15 octobre 2019 : 1ère réunion
Audition de Mme Marlène Schiappa secrétaire d'état auprès du premier ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

À quelle échéance pensez-vous que le 3919 sera joignable 7/7 et 24/24, compte tenu de la nécessaire formation préalable des écoutants, pour leur permettre de soutenir la charge émotionnelle à laquelle ils sont exposés en recueillant des témoignages ?

L'audit d'évaluation de 400 commissariats dans le cadre du Grenelle contre les violences conjugales me laisse dubitative, tout comme un certain nombre d'associations. En effet, l'état des lieux des éléments à corriger est d'ores et déjà partagé par la plupart des associations et nous pouvons vous faire remonter leurs propositions pour y remédier, notamment la mise en oeuvre nécessaire d'un plan de formation des forces de l'ordre et des professionnels de santé pour les sensibiliser au repérage des victimes de violences, afin que celles-ci bénéficient d'une prise en charge médicale et judiciaire appropriée.

Testé au Québec, un questionnaire élaboré par des experts, dont Muriel Salmona, apporte des résultats probants pour évaluer précisément le risque de féminicide. Pensez-vous possible de transposer cette initiative en France ? Cette décision pourrait s'inscrire dans le cadre du développement des unités de prise en charge du psycho-trauma, dont chaque département devrait disposer, au lieu des onze seulement actuellement annoncés.

Vice-présidente de la commission des affaires sociales, j'ai questionné Mme la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, sur la réelle possibilité de mettre en place ces unités, en terme de moyens humains et financiers, compte tenu des restrictions budgétaires auxquelles sont confrontés les établissements hospitaliers. Pourtant, elles sont indispensables, tant aux victimes qu'à leurs familles.

Nous disposons de chiffres contradictoires sur l'hébergement d'urgence : que penser en effet de l'annonce de la création de 1 000 places en 2020, alors qu'une politique de réduction des subvention des centres d'hébergement et de réinsertion sociale à hauteur de 57 millions d'euros a été décidée sur la durée du quinquennat ? Vingt millions d'euros de crédits ont d'ores été déjà été annulés en 2018. Dès lors, comment la promesse de création de ces 1 000 nouvelles places d'hébergement d'urgence et d'aide au logement temporaire sera-t-elle tenue, d'autant qu'un document d'analyse de la Banque des territoires précise que le coût d'une place d'hébergement s'élève a minima à 17 000 euros ?

Enfin, étant intervenue en faveur des femmes de chambres de l'hôtel IBIS des Batignolles, je suis prête à travailler avec vous dans le cadre de concertations, pour autant que j'y sois conviée !

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