J’évoquerai aussi le retrait précipité des troupes américaines, décidé par M. Obama, qui a conforté l’enracinement de l’État islamique.
Rappelons-nous enfin, mes chers collègues, que c’est la Turquie qui a favorisé le financement de l’État islamique en laissant pénétrer sur son territoire des camions chargés de fûts de pétrole. C’est encore la Turquie qui a laissé passer, pendant des mois, des djihadistes en provenance d’Europe, venus renforcer l’État islamique.
Aujourd’hui, les Américains, et nous aussi, sommes tentés d’abandonner nos alliés kurdes dont nous avons eu besoin hier. C’est intolérable !
Avant que je ne mette les pieds sur le sol du Kurdistan irakien, le peuple kurde était pour moi un peuple de combattants, une nation sans État. Puis il y eut Erbil, Kobané, Raqqa.
Erbil, en août 2014, je l’ai vu de mes yeux, c’était une main tendue des Kurdes à toutes les minorités que Daech tentait d’éradiquer, notamment dans la plaine de Ninive.
Ce fut ensuite Kobané et la formidable résistance des Kurdes, notamment des femmes kurdes, nouvelles Antigone de la résistance, de la dissidence.