Nous pensons que les rave-parties posent effectivement un problème, mais que c’est par la médiation et le dialogue que nous pourrons le résoudre. Les gens qui participent à ces soirées veulent faire la fête en toute liberté, mais aussi, pour la plus grande partie d’entre eux, en toute sécurité. Il nous faut donc travailler sur la prévention des conduites à risques, des agressions – je signale d’ailleurs que ces questions ne sont pas l’apanage des rave-parties et se posent aussi dans les férias, dont je fus un adepte à une époque. Dans les fêtes, quelles qu’elles soient, ces problèmes peuvent se poser et il est nécessaire de les encadrer, de les accompagner.
Une autre vision consiste à penser que c’est en réprimant toujours plus fortement que l’on résoudra les problèmes. Plusieurs amendements allaient en ce sens, comme celui portant l’amende de 3 750 à 4 500 euros. Ces amendements s’inscrivent dans une certaine cohérence, mais croyez-vous vraiment que ceux qui sont aujourd’hui à la limite de la légalité, parfois dans l’illégalité, vont se mettre d’un seul coup à respecter la loi, parce qu’elle aura été durcie ?
Nous touchons là un sujet quasi philosophique et politique qui anime la droite et la gauche depuis longtemps : résout-on un problème en durcissant la loi ? Je suis désolé de vous dire, mes chers collègues, que c’est tout l’inverse !
Nous voterons contre cette proposition de loi, inefficace parce qu’inapplicable. Elle ne pose pas la question fondamentale des moyens, et c’est là que vous êtes incohérents, mes chers collègues, puisque depuis des années vous votez des budgets d’austérité tant en matière de sécurité que de politiques culturelles ou de médiation. Nous verrons ce qu’il en est à l’occasion du prochain débat budgétaire.