Intervention de Christian Cambon

Groupe de suivi sur le retrait du Royaume-Uni et la refondation de l'Union européenne — Réunion du 12 juin 2019 à 17h08
Entretien avec une délégation de la chambre des lords

Photo de Christian CambonChristian Cambon, président :

J'aimerais répondre à nos amis. Baronne Kishwer, sur vos trois points, nous faisons la même analyse. Entre les États-Unis et la Chine, il n'y « a pas photo ». Nous sommes conscients des dangers que représentent la Russie et la Chine qui avance ses pions dans le monde entier. La Chine souhaite être la première puissance mondiale d'ici 2049. Nous étions assez admiratifs de cette évolution, mais nous déplorons la surenchère d'investissements, les dangers de l'endettement... Il y a un risque fort de perte de souveraineté, je pense notamment au Laos, à la Serbie, à l'Italie qui vend le port de Trieste.

Nous avons tous en tête les célébrations du D Day où nous avons eu l'occasion de redire notre immense reconnaissance au peuple américain, avec lequel nous avons des liens éternels. Nous sommes un peu surpris par la politique des « tweets » de Donald Trump, mais il n'a pas tort sur tout ! Les 390 milliards de dollars de déficit commercial avec la Chine sont une réalité, et il peut avoir raison de vouloir tenir un discours musclé... D'ailleurs, son expression n'est pas celle d'un homme seul, mais reflète la pensée de la majorité silencieuse des Américains. Nous devons, en temps qu'Européens, le comprendre. Quand il dit que nous devons payer plus pour notre défense, nous devons recevoir le message. Bien évidemment, en cas de conflit majeur, nous savons vers qui nous tourner. Nous connaissons la politique de la Chine à Taïwan, à Hong-Kong, en mer de Chine du Sud, où elle applique une interprétation extensive du droit maritime international que nous ne pouvons accepter. Les frégates françaises opèrent d'ailleurs pour assurer la liberté de circulation dans les détroits de cette partie du monde.

S'agissant du retrait britannique, il faut laisser les négociateurs rencontrer les différentes parties. M. Barnier exprime la position de l'Europe, qui est assez unanime : l'UE veut maintenir les acquis de l'Union douanière.

Enfin, sur un troisième référendum, il est malheureusement possible que le résultat soit tout à fait identique au précédent, mais je ne suis pas le mieux placé pour en parler.

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