Intervention de Christophe Castaner

Réunion du 30 octobre 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — État du risque terroriste en france

Christophe Castaner  :

Monsieur le sénateur Wattebled, nous vivons, chaque jour, à chaque instant, sur le territoire national, avec un risque terroriste élevé. Nous l’avons vu, hélas, ces dernières années, depuis 2015, avec les attentats terroristes, et même depuis 2013, lorsque les premiers ressortissants français se sont rendus sur les théâtres de guerre que vous évoquiez à l’instant, j’y reviendrai.

Nous l’avons vécu récemment à Trèbes, à Strasbourg ou, plus récemment encore, à la préfecture de police de Paris, avec la mort de nombre de nos compatriotes. Oui, l’on voit combien nous devons vivre avec ce risque.

Ce que nous constatons, monsieur le sénateur, est différent de ce qui prévalait en 2015 et dans les années suivantes, car le risque est aujourd’hui essentiellement endogène. Il n’est plus ce risque exogène ou projeté que nous avons connu. Il n’empêche qu’il existe encore.

Vous avez évoqué l’intervention américaine, qui a permis de neutraliser le chef terroriste dont je ne souhaite même pas prononcer le nom. J’ai immédiatement donné des instructions précises à l’ensemble de nos forces de sécurité intérieure pour prévenir, au cas où, tous les risques de rebond ou de vengeance auxquels nous pourrions être confrontés.

Je vous signale d’ailleurs que Daech n’a toujours pas reconnu, au moment où je vous parle, la neutralisation de celui qui fut son chef. Je n’exclus pas que le risque puisse être lié à ce moment d’expression.

C’est la raison pour laquelle l’ensemble de nos services de sécurité intérieure sont mobilisés en vue de parer les coups qui pourraient venir.

Vous m’interrogez également sur la situation de ces Français actuellement détenus dans différentes prisons localisées en Syrie. Des femmes françaises, pas forcément identifiées comme terroristes ou porteuses d’un risque terroriste du degré le plus élevé, ont été libérées. Nous veillerons à les faire interpeller si elles veulent revenir sur le territoire national.

C’est le cas, monsieur le sénateur, pour la totalité des « retournistes ». À ce jour, près de trois cents « retournistes » sont revenus sur le territoire national, et nous les connaissons. Ils sont systématiquement interpellés, judiciarisés et sanctionnés. C’est ainsi que nous continuerons de procéder pour tous ceux qui pourraient revenir du théâtre de guerre.

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