Ma question s’adressait à M. le Premier ministre, parce qu’il s’agit ici, d’abord et avant tout, de la cohérence gouvernementale, dont le Premier ministre a normalement la responsabilité.
Mme Sylviane Agacinski a été privée par la présidente de l’université Bordeaux-Montaigne du droit de s’exprimer. Ce sont les faits.
La réaction gouvernementale est surprenante. Mme Marlène Schiappa a sauvé l’honneur du Gouvernement en exprimant publiquement son désaccord. Qu’il en soit donné acte !
Mme le ministre de l’enseignement supérieur, qui est directement concernée, puisqu’il s’agit de l’université, a répondu d’une façon assez ambiguë à notre excellent collègue, Charles de la Verpillière, juriste éminent, qu’un forum serait organisé… Je souhaite pour elle que ce forum soit accepté par les minorités qui avaient précédemment refusé l’intervention de Mme Agacinski !
D’autres ministres auraient pu, eux aussi, s’exprimer. Je m’adresse notamment à M. Castaner, puisque des agents du service public ont été privés d’une formation organisée par l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Destinée à les sensibiliser sur le terrain de la radicalisation, elle devait être dispensée par M. Mohamed Sifaoui, qui est bien connu dans ce domaine.
De même, alors que je crois savoir qu’il y a un ministre de la culture, je ne l’ai pas entendu se désolidariser de ceux qui ont déprogrammé Charb, c’est-à-dire M. Charbonnier. Assassiné avec ses camarades de Charlie Hebdo, celui-ci est privé, à titre posthume, du droit de s’exprimer tant à l’université que dans des théâtres municipaux.
Telle est la situation. Et demain, le ministre de la culture sera saisi du cas de journalistes qui n’auront plus le droit de s’exprimer en direct. C’est déjà le cas d’Éric Zemmour, qui est visé par une pétition de journalistes.