Ma question s’adressait à Mme la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Elle prolonge d’une certaine manière celle de Gérard Longuet.
Il y a eu l’annulation par l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne, en raison d’un climat de pressions et de menaces, de la formation sur la prévention de la radicalisation, qui devait être dispensée, à la fin novembre, par l’écrivain et journaliste Mohamed Sifaoui.
Notre groupe s’est également inquiété de l’annulation, le 24 octobre dernier, par l’université Bordeaux-Montaigne de la conférence au cours de laquelle la philosophe Sylviane Agacinski devait s’exprimer sur « L’Être humain à l’époque de sa reproductibilité technique », dans le cadre d’un cycle de huit conférences destinées à « promouvoir un usage critique des savoirs qui permette de penser ensemble notre monde et ses enjeux ». Que se passe-t-il donc à l’université ?
Cette dernière manifestation a été annulée en raison, je cite les organisateurs, de « menaces violentes » émanant de « groupes » opposés aux positions de la philosophe sur les sujets actuellement en débat de la PMA et de la GPA, un débat qui viendra bientôt au Sénat et pour lequel, en amont, sont auditionnés tous les points de vue, ce qui reste encore l’une des meilleures façons de se construire un jugement.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Ces faits sont choquants pour nombre de nos concitoyens, car ils s’apparentent à des prises d’otages par des activistes identifiés qui font désormais ainsi régner, ici et là, une forme de terreur intellectuelle.
Monsieur le ministre, mes questions sont assez précises : trouvez-vous normal que les présidents d’université concernés, sans doute eux-mêmes menacés, aient été obligés de céder aux injonctions de ces individus ?
Pourriez-vous aussi nous dire, par conséquent, les mesures très concrètes que vous comptez prendre pour garantir au sein de ces établissements la liberté d’expression et les conditions de débats d’idées sereins ?