Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 30 octobre 2019 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Annulations forcées de colloques dans les enceintes universitaires sous la pression de groupes activistes

Jean-Michel Blanquer :

Madame la sénatrice Morin-Desailly, votre question prolonge en effet celle du président Gérard Longuet. Je me permets donc de prolonger ma réponse.

Tout comme vous, Frédérique Vidal et l’ensemble des membres du Gouvernement manifestent leur désapprobation de ce type d’actions extrémistes, qui vont contre la liberté de conscience et contre la liberté d’expression. C’est tout à fait contraire à toutes les traditions universitaires. Et il n’y a aucun laxisme de la part du Gouvernement vis-à-vis de ce type de manifestations.

Je vais citer un incident du même type survenu voilà quelques semaines : l’interruption de la pièce de théâtre Les Suppliantes d’Eschyle, qui ne correspond pas, à ma connaissance, à quoi que ce soit d’inacceptable.

L’interruption de cette représentation était évidemment tout à fait scandaleuse ! Or, pour bien montrer leur désapprobation, la ministre de l’enseignement supérieur a assisté à la reprise de cette pièce, qui a eu lieu quelque temps plus tard, en compagnie du ministre de la culture, Franck Riester.

La réaction intervient nécessairement avec un temps de retard, parce que les choses se passent rapidement et dans le cadre de l’autonomie des universités. Les deux cas que vous avez cités, ceux de Bordeaux et Paris, sont différents, mais ils sont suivis l’un et l’autre par la ministre de l’enseignement supérieur.

La formation prévue à Paris I aura bel et bien lieu. Il est en effet normal de s’interroger sur une sorte de censure exercée à l’encontre d’une personne qui devait s’exprimer. J’appelle d’ailleurs l’ensemble de la société civile à s’interroger sur ce que l’université doit faire dans ce genre de situation.

Une nouvelle conférence sera organisée à Bordeaux-Montaigne. La ministre y veille elle-même. Il est probable qu’elle s’en assurera personnellement, avec la présidente de l’université, qui a eu comme première préoccupation le maintien de l’ordre public.

Il faut bien comprendre en effet que les présidents d’universités sont confrontés à des gens qui choisissent de menacer de rompre l’ordre public. Cela n’est pas acceptable, et nous ne l’accepterons pas !

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