Ma question s’adressait à M. le ministre de l’agriculture, qui est absent de notre hémicycle aujourd’hui.
La semaine dernière, il revenait sur des dispositions budgétaires iniques relatives aux chambres d’agriculture. C’était une victoire pour nous tous, car nous nous étions tous fortement mobilisés contre cette coupe budgétaire inopérante et incohérente, qui portait gravement atteinte au monde agricole, mais aussi forestier.
Nous avons été entendus : c’est bien, mais c’est insuffisant. Les inquiétudes demeurent ancrées : nous craignons de voir réapparaître un tel dispositif lors de la conclusion des contrats d’objectifs.
Les chambres d’agriculture travaillent à l’accompagnement des professionnels confrontés à des défis sans précédent. Force est de constater que la loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable, dite « loi Égalim », n’a pas eu les effets escomptés pour y répondre.
Non seulement le ruissellement annoncé n’a pas permis de revaloriser le revenu des agriculteurs, mais il a même pénalisé des PME alimentaires. La situation a empiré dans l’hyper-ruralité, notamment dans les zones défavorisées simples, où la réforme de l’indemnité compensatoire de handicaps naturels, ou ICHN, pilier de la politique agricole commune, a laissé sur le carreau de nombreux territoires, comme la Piège, dans l’Aude, ou encore le Gers. Et que dire des inquiétudes grandissantes sur l’avenir de notre PAC ?
Chiffre effarant, un tiers des agriculteurs gagne moins de 350 euros par mois ! Comment peut-on, au XXIe siècle, assurer le renouvellement des générations dans l’agriculture quand la promesse de revenus à venir est insuffisante ? C’est un défi immense pour la France, qui va voir un tiers de ses exploitants partir à la retraite avant 2030 – et quelle retraite !
Aussi, ma question est la suivante : que dites-vous aux paysans qui ont tant espéré du ruissellement promis par la loi Égalim et pour qui le compte n’y est pas ? Concrètement, comment allez-vous contraindre la grande distribution à mieux répartir la valeur ?