Ma question s’adresse à M. le haut-commissaire aux retraites, délégué auprès de la ministre des solidarités et de la santé.
Monsieur le haut-commissaire, vous travaillez depuis deux ans à une réforme des retraites et, la semaine dernière encore, vous avez été désavoué par le Président de la République quant au modèle que vous proposiez.
Vous aviez annoncé un aboutissement de la réforme avant les municipales, puis après les municipales – ce qui est plus sage ! Cela semble maintenant repoussé aux calendes grecques.
Vous nous avez proposé de passer d’un système par répartition à un système par points. Vous avez annoncé la fin des régimes spéciaux, mais on apprend par la presse que cela tangue au sein du Gouvernement. Vous avez vous-même affirmé que l’option d’une réforme des régimes spéciaux pour les nouveaux entrants n’était pas votre tasse de thé ; elle est celle du Président de la République.
En vérité, une seule chose semble sûre : vous avez fait le choix de la baisse du pouvoir d’achat des retraités, puisque les pensions ne seront pas revalorisées en 2020.
Monsieur le haut-commissaire, le temps est venu de tomber les masques, de regarder les Français dans les yeux et de leur dire la vérité, sans « en même temps » permanent, sans en même temps et en permanence ménager la chèvre et le chou. Peut-être craignez-vous de revivre les grèves de 1995…
Je vous poserai deux questions.
Premièrement, êtes-vous prêt à proposer la suppression immédiate des régimes spéciaux et l’alignement des régimes du public sur ceux du privé sans décaler la réforme, quitte à introduire un peu de progressivité ?
Deuxièmement, êtes-vous prêt à reconnaître que notre système par répartition ne peut être maintenu que s’il y a un allongement de la durée de cotisation, du fait de l’espérance de vie qui s’allonge et du ratio entre bénéficiaires et cotisants, qui s’aggrave en permanence ?