Intervention de Sophie Primas

Réunion du 30 octobre 2019 à 15h00
Donner des armes à l'acier français accompagner la mutation d'une filière stratégique — Débat interactif

Photo de Sophie PrimasSophie Primas :

En 1954, la France comptait 152 hauts-fourneaux. Aujourd’hui, il en reste 8. La perte progressive des capacités de production sidérurgique ou le rachat des entreprises historiques françaises par des conglomérats, voire des concurrents étrangers, le transfert des talents, des technologies à l’étranger, qui sont une tendance alarmante, se retrouvent dans la plupart des pans de notre industrie.

Madame la secrétaire d’État, ne croyez pas que nous soyons fatalistes. L’industrie française possède des atouts considérables. Il faut simplement que vous la défendiez sans naïveté face à notre affaiblissement industriel, pour ne pas dire face aux attaques contre notre souveraineté dans certains domaines particulièrement stratégiques.

Pourquoi une telle apathie lorsque General Electric, après avoir racheté plusieurs branches d’Alstom, ignore totalement les engagements pris auprès de l’État et annonce de surcroît près de 1 000 suppressions d’emploi ?

Je m’interroge lorsque la sucrerie Saint-Louis Sucre, rachetée par des Allemands, s’apprête à cesser la production en Normandie, fragilisant tout l’écosystème local.

Je ne comprends pas le temps qu’il nous a fallu pour sauver une partie de l’activité d’Ascoval. Et je pourrais aussi évoquer les Chantiers de l’Atlantique, Eramet en Nouvelle-Calédonie – vous avez évoqué Mme Bories – ou encore Technip, qui fait face à un nouveau scandale depuis son rachat par l’Américain FMC…

Ce n’est pas faute d’outils : le Parlement avait voté la loi du 29 mars 2014 visant à reconquérir l’économie réelle, dite « loi Florange », qui imposait une obligation de recherche de repreneur. Nous avons voté dans la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, dite « loi Pacte », l’élargissement du contrôle des investissements étrangers par vos services. Chaque année, nous demandons dans le projet de loi de finances des moyens plus importants pour le Fonds de développement économique et social, le FDES.

Quand assumerez-vous de vous saisir de tels outils pour soutenir et protéger nos industries stratégiques, clés de notre souveraineté économiques ?

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