Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Réunion du 30 octobre 2019 à 15h00
Donner des armes à l'acier français accompagner la mutation d'une filière stratégique — Débat interactif

Agnès Pannier-Runacher :

Monsieur le sénateur, vous avez raison, le défi de la transition écologique et énergétique est absolument clé pour cette industrie, et c’est pourquoi, dans le cadre du Conseil national de l’industrie et du groupe de travail que nous avons lancé sur la maîtrise énergétique, Emmanuelle Wargon et moi-même avons sélectionné cette filière pour travailler sur la trajectoire de diminution des émissions de carbone, en collaboration avec Philippe Darmayan, président d’ArcelorMittal, mais aussi patron de l’UIMM.

Nous avançons avec l’objectif de formuler des propositions et d’obtenir des engagements individuels des entreprises.

Pour aller plus loin, vous avez raison, il faut investir dans l’innovation. Le centre de recherche MetaFensch à Uckange bénéficie d’un soutien de 20 millions d’euros pour le développement de produits très techniques, y compris les poudres. C’est notre façon d’accompagner l’innovation dans ce secteur. Plus largement, le Pacte productif vise à travailler sur la transition écologique et énergétique de l’industrie et à inventer une nouvelle façon de produire pour atteindre l’objectif d’une empreinte carbone neutre à l’horizon 2050, en intégrant aussi la possibilité d’utiliser du captage de CO2.

Dans cette optique, outre les trajectoires individuelles filière par filière, nous menons également un travail sur la manière d’accompagner et de favoriser les investissements dans la transition énergétique, lesquels peuvent réduire l’empreinte carbone sans nécessairement améliorer la productivité. C’est l’une des interrogations des chefs d’entreprise, qui, à un moment de tension commerciale générale, s’inquiètent de devoir mettre de l’argent supplémentaire sur la table avec des perspectives de retours sur investissement très lointaines.

La puissance publique peut inventer une façon d’accompagner ces trajectoires, mais cela pose la question des impôts de production, qui pèsent sur l’emploi et sur l’investissement, et qui pèsent finalement sur l’activité de l’entreprise avant que celle-ci ne soit capable de générer un bénéfice. Nous estimons que ces impôts sont nuisibles pour les entreprises et c’est pourquoi nous suggérons de les diminuer, afin de retrouver une compétitivité par rapport à d’autres pays – je rappelle que les impôts de production en Allemagne sont sept fois inférieurs à ceux qui s’appliquent en France.

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