La filière sidérurgique est aujourd’hui à la croisée des chemins, et il appartient au Gouvernement de lui donner une boussole. Elle est très émettrice de CO2. En effet, suivant les technologies utilisées, on se situe entre 1 100 kilogrammes équivalents CO2et 3 200 kilogrammes équivalents CO2 par tonne d’acier produite. Avec l’évolution du système européen d’émission des quotas pour la période 2021-2030, une augmentation mécanique de la tonne de CO2est à prévoir. La décarbonation de la filière sidérurgique, et donc sa compétitivité, passe par le recours à une énergie propre, qui soit en même temps peu émettrice de CO2et peu onéreuse. Il ne vous a en effet pas échappé que cette filière est électro-intensive et qu’elle est très sensible à la variation des prix de l’électricité.
Aujourd’hui, ce prix est celui de la dernière centrale sur la zone ouest du marché européen, c’est-à-dire une centrale soit au charbon, soit au gaz, si bien qu’une augmentation de 10 euros par tonne de CO2entraîne une hausse de l’ordre de 7, 6 euros du mégawattheure.
Madame la secrétaire d’État, ma question est simple : quelle politique de l’énergie la France veut-elle promouvoir en Europe pour concilier maîtrise des coûts de l’énergie et faibles émissions ? Je connais une énergie qui répond à l’ensemble de ces caractéristiques : c’est l’énergie nucléaire. Quelle est donc la réponse du Gouvernement au rapport remis cette semaine par M. Folz, qui a notamment préconisé que l’État mette en place des programmes stables à long terme de construction de nouveaux réacteurs et d’entretien du parc existant ? Il me semble que la réponse n’est pas la même selon les membres du Gouvernement interrogés…