Des moyens financiers, des moyens humains autrement plus importants pour en faire une priorité nationale. Si demain, dans l’Europe, la France veut rester compétitive, avec une industrie forte, condition sine qua non pour rester un grand pays, il faut marcher sur deux jambes. Le numérique, la nouvelle économie, l’intelligence artificielle, la robotisation, oui ! Mais notre industrie doit leur emboîter le pas. Vous en êtes convaincue, donc que l’on vous en donne les moyens, que l’on dise enfin que l’industrie est une priorité nationale.
Combien de territoires s’interrogent sur le devenir de leurs entreprises industrielles ? On a parlé d’Ascoval, mais on a aussi peur pour Alstom ou, aujourd’hui, pour PSA. Que va-t-il se passer ? C’est au cœur de nos préoccupations, car cela représente des centaines de milliers d’emplois que l’on doit garder. Transformés, mais conservés ! Madame la secrétaire d’État, il faut demain un ministre de l’industrie de plein exercice qui soit identifié et qui puisse peser sur tous les autres ministères.
Enfin, quand on rencontre les acteurs industriels, que ce soit les patrons d’Eramet ou d’autres entreprises, ils se félicitent des contrats stratégiques de filière, mais ils réclament de l’aide au quotidien, en cas de difficultés, pour prendre contact soit avec le ministère de la transition écologique quand il s’agit du coût de l’énergie ou de la taxe carbone, soit avec le ministère du travail pour les problèmes de GPEC, soit avec le ministère de la recherche pour bénéficier des fonds dédiés, car il n’y a pas toujours de coordination sur ces questions. Ce que je veux dire, madame la secrétaire d’État, c’est qu’un ministre de l’industrie doit avoir les moyens d’être l’interlocuteur privilégié, identifié, pour faciliter la tâche des acteurs industriels et transformer le contenu des contrats stratégiques de filière. En effet, aujourd’hui, il y a un trou dans la raquette. Les moyens doivent être décuplés pour ce qui est de votre responsabilité.
Donnez-vous, donnons-nous les moyens d’être à la hauteur des ambitions que nous affichons ! On peut tenir de beaux discours, mais il faut que les actes soient au rendez-vous. Je vous souhaite, ainsi qu’à Bruno Le Maire, que le Président de la République et le Premier ministre fassent demain le choix, ce qui n’est pas arrivé depuis longtemps, de mettre en place un véritable ministère de l’industrie pilote, stratège, sans juxtaposition d’outils. Cette ambition, nous espérons que le Gouvernement va la porter demain.