Intervention de Antoine Karam

Réunion du 30 octobre 2019 à 15h00
Quel avenir pour l'enseignement agricole — Débat organisé à la demande du groupe communiste républicain citoyen et écologiste

Photo de Antoine KaramAntoine Karam :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, à quoi ressemblera le lycée agricole de 2040 ?

En tant que rapporteur sur les crédits de l’enseignement technique agricole, je remercie mes collègues du CRCE de nous inviter à nous pencher sur cette question.

Permettez-moi tout d’abord de porter un regard positif. Fruit d’une longue tradition, l’enseignement agricole n’a plus et ne pourrait plus avoir la même vocation qu’hier : il est devenu un enseignement en prise avec les défis émergents. De l’information donnée au consommateur à la question du glyphosate en passant par celles du bien-être animal, du bio, ou encore de l’épandage des pesticides à proximité des habitations, nous le voyons, l’agriculture et, par extension, l’enseignement agricole se trouvent à la croisée de profondes préoccupations sanitaires et environnementales.

Pour autant, cet enseignement ne regarde pas le train passer. Aujourd’hui, quatre élèves sur dix étudient les services à la personne. Ce fait marquant résume les profonds changements de l’enseignement agricole au cours de ces dernières décennies.

Une telle évolution reflète aussi celle du monde rural, où le poids des agriculteurs recule. Seuls 12 % des élèves sont enfants d’agriculteurs, alors qu’ils constituaient plus de 40 % des effectifs trente ans plus tôt.

De même, les élèves sont de plus en plus jeunes, et la parité est désormais engagée. À cet égard, le budget pour 2020 intègre pour la première année un indicateur d’égalité femmes-hommes qu’il convient de saluer. Il s’engage également dans l’école inclusive. Enfin – c’est là une évolution essentielle –, la passerelle vers l’enseignement supérieur est de plus en plus empruntée : plus de 30 % des diplômés d’un bac pro poursuivent désormais leurs études en BTSA, le brevet de technicien supérieur agricole.

L’enseignement agricole jouit aussi d’un taux d’insertion professionnelle nettement plus élevé que la moyenne nationale. Si l’on y ajoute le taux de réussite aux examens passant la barre des 85 %, cette filière apparaît comme un choix séduisant pour les élèves.

Mes remarques porteront sur des pistes pour améliorer la situation.

Nous le savons, les effectifs ne sont pas à la hauteur des espérances, et l’enseignement agricole reste miné par un réel manque d’attractivité.

À chaque examen budgétaire, je rappelle dans cet hémicycle l’impérieuse nécessité de rompre avec l’idée répandue selon laquelle l’enseignement agricole serait une voie de garage réservée aux jeunes en situation d’échec.

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