Intervention de Anne-Marie Bertrand

Réunion du 30 octobre 2019 à 15h00
Quel avenir pour l'enseignement agricole — Débat organisé à la demande du groupe communiste républicain citoyen et écologiste

Photo de Anne-Marie BertrandAnne-Marie Bertrand :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, l’agriculture d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui, et celle d’aujourd’hui ne sera sans doute pas celle de demain. Quelle agriculture voulons-nous ? Quel rapport à l’environnement, à la consommation voulons-nous ? Pour répondre à ces questions, l’enseignement agricole jouera un rôle décisif.

Les défis sont nombreux : comment mieux appréhender les aléas climatiques, les crises sanitaires ? Il est important que l’ensemble de nos exploitations puisse tirer bénéfice de nouvelles technologies, notamment avec l’utilisation des datas, des drones, ou encore de la méthanisation.

Pour produire différemment, il faudra être capable d’enseigner différemment. Il est vrai, monsieur le ministre, que cela a un coût qu’il faut être capable d’assumer dès maintenant.

L’enseignement agricole a longtemps fait preuve d’une forte capacité d’adaptation, avec des offres de formation de plus en plus variées. Néanmoins, aujourd’hui, il est important de mieux structurer et de mieux articuler ces offres, notamment en renforçant les passerelles avec l’enseignement dit général. Cela est d’autant plus important que les reconversions professionnelles sont de plus en plus nombreuses.

Cette multitude d’offres nous oblige à une plus grande visibilité sur les différents parcours et leurs débouchés. L’enseignement agricole va du CAP à la licence. Il concerne bien sûr les céréaliers et les éleveurs, mais pas seulement. Mais il conduit aussi au BTS Gestion et maîtrise de l’eau, et vise le paysagisme, ou encore l’agroalimentaire. Il suffit, pour se rendre compte de cette diversité, de consulter le site L ’ Aventure du vivant. Cependant, encore faut-il connaître ce site…

Une meilleure communication est par conséquent nécessaire, afin que ces formations soient connues non pas seulement par une poignée d’initiés, souvent d’ailleurs eux-mêmes issus du milieu agricole, mais bien par l’ensemble de nos étudiants.

Près de 80 % des élèves diplômés ne seront pas eux-mêmes agriculteurs à proprement parler. C’est dire à quel point le monde agricole est vaste. Les conseillers d’orientation doivent être mieux informés, tant il existe des formations spécifiques dans chaque région. Il est important de mener cette démarche, car, avec le temps, la question du manque d’enseignants se posera.

Il faut savoir que nous utilisons déjà la télétransmission de cours – je pense notamment aux étudiants en licence professionnelle à Rodilhan, près de Nîmes, qui suivent en direct des cours dispensés depuis l’université Clermont Auvergne.

Monsieur le ministre, il serait inconscient de penser que notre situation géographique suffit à elle seule à faire de la France une grande nation agricole. Cet héritage n’existerait pas sans ceux qui ont su apprivoiser nos terres. Nous devons être à la hauteur de cet héritage, et donner aux jeunes agriculteurs toutes les clés nécessaires à la compréhension des enjeux économiques, climatiques et même démographiques du XXIe siècle.

Enfin, je tiens à profiter de cette prise de parole pour souligner le formidable travail des maisons familiales rurales, …

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