À titre personnel, je ne participerai pas au vote sur cette motion tendant à opposer la question préalable. Comme vient de le dire notre collègue Gontard, en effet, nous nous arrêtons au milieu du gué en décidant de ne pas poursuivre après avoir fait la moitié du chemin.
Lors de la réunion de la commission, j’ai comparé cette attitude à celle d’une équipe de football qui rentrerait définitivement au vestiaire une fois jouée la première mi-temps et s’étonnerait, le soir venu, de lire dans le journal qu’elle a perdu ! Eh oui, faute de jouer la deuxième mi-temps, on perd à tous les coups ! Et, en l’occurrence, je pense que nous devrions jouer cette deuxième période.
Comme l’a souligné le rapporteur, nous avons énormément travaillé, auditionné, amendé. Les apports du Sénat ont été considérables. Nos désaccords avec l’Assemblée nationale, certes, restent importants ; mais ils auraient mérité, selon moi, une seconde discussion, au cours de laquelle nous aurions pu montrer notre attachement aux mobilités dans les territoires et prouver la force et l’utilité du Sénat. La décision de ne pas poursuivre le débat pose la question de notre réelle volonté de participer à l’amélioration des mobilités, notamment dans les territoires ruraux.
Je trouve ennuyeux que nous nous arrêtions ainsi au milieu du gué, alors que cette loi d’orientation des mobilités est la première depuis quarante ans. Voilà quarante ans, en effet, que le sujet n’a pas été mis sur la table ; il me paraissait donc nécessaire de poursuivre le débat. À titre personnel, donc, et comme un certain nombre de mes collègues du groupe UC, je ne participerai pas au vote ; d’autres s’abstiendront, certains voteront contre, d’autres encore voteront pour.