Merci M. le Président. Nous avons recensé 17 questions, mais certaines portent sur les mêmes thèmes : je vais répondre à toutes. Je prends note de vos remarques, M. le Président, sur les déclarations à l'UIP et je ne manquerai pas d'en faire part. Je n'ai pas eu le temps d'en prendre connaissance en détail mais votre message sera transmis.
La première question qui nous est posée est : la Turquie ferme-t-elle la porte à l'adhésion à l'Union européenne avec cette opération ? L'histoire de notre démarche européenne est longue et elle est marquée de hauts et de bas. Indépendamment même de l'opération, j'ignore si ces démarches auraient été concluantes. Je suis à même de pouvoir vous dire que notre vision en la matière n'a pas changé. Je formulerai la question autrement : les Européens veulent-ils réellement que la Turquie rejoigne l'UE ? Certains pourraient dire « pas cette Turquie-là ». C'est autre chose, nous pouvons en discuter. Nous avons le sentiment que certains pays européens ne savent pas comment traiter la démarche d'adhésion de la Turquie d'autant que l'Europe elle-même n'a pas encore défini son avenir sur le plan institutionnel. Est-ce à cause du fonctionnement des institutions européennes, ou pour des raisons culturelles, morales... Certains Européens ne savent pas quoi répondre aux Turcs et souhaiteraient qu'ils claquent la porte et s'en aillent. Malgré les circonstances, nous sommes attachés à cette orientation ; c'est une politique étatique. Quant à l'appartenance de la Turquie à l'OTAN, nous sommes un pays solidaire et conscient de nos responsabilités dans l'OTAN et nous n'avons jamais remis en cause l'appartenance de notre pays à l'OTAN. On nous affirme que l'équipement de l'armée turque en systèmes d'armes russes S-400 serait de nature à remettre en cause cette appartenance. Mais vous oubliez trop souvent que nos alliés américains ont traîné des pieds pendant dix ans pour nous doter de systèmes d'armes comparables. Ils en veulent pas nous en vendre et ne veulent pas qu'on en achète à l'extérieur : nous avons été obligés d'en acheter aux Russes.