Intervention de Ambroise Fayolle

Commission des affaires européennes — Réunion du 21 novembre 2019 à 8h35
Institutions européennes — Audition de M. Ambroise Fayolle vice-président de la banque européenne d'investissement

Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI) :

Aujourd'hui, nous en avons très peu d'exemples. Cela tient au fait que nous finançons des investissements longs. Cela dit, il y aura forcément des situations dans lesquelles les projets ne se dérouleront pas comme prévu !

La coopération avec la Commission européenne est un élément important de notre ADN. C'est également vrai pour ce qui concerne les projets verts. Lorsqu'elle a présenté le Green Deal devant le Parlement européen, Ursula von der Leyen a déclaré qu'elle souhaitait une banque du climat pour permettre la mise en oeuvre d'un certain nombre de projets verts. Les ressources de la Commission européenne et celles de la BEI doivent se combiner pour avoir un maximum d'impact sur le climat.

L'essentiel des discussions sur le Brexit a porté sur le fait que les 27 autres actionnaires prendraient la place du Royaume-Uni. Les parts d'actionnariat reflètent en partie des choix politiques historiques : ainsi, le fait que la France, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni aient la même part dans le capital est un choix politique. Dans le cadre des discussions, un certain nombre de pays ont estimé que leur part dans le capital de l'institution était très inférieure à ce qu'était leur part dans les institutions européennes. C'est en particulier le cas de la Pologne. En conséquence, l'accord négocié avec les actionnaires de la BEI prévoit que, le jour où le Royaume-Uni sortira de l'Union européenne, la part de la Pologne dans le capital de la BEI augmentera. Cette montée dans l'institution impliquera un apport de capitaux frais. Il y aura donc à la fois une augmentation de capital général pour l'ensemble des pays et une augmentation de capital sélective pour la Pologne et, à un moindre degré, pour la Roumanie. Nous y voyons une marque de reconnaissance de la part des pays de l'est de l'Europe, où nous devons aussi continuer notre action.

Le niveau d'infrastructures est-il satisfaisant en Europe ? Chaque année, nous réalisons une enquête sur l'investissement dans l'ensemble des pays européens. Nous interrogeons un panel de chefs d'entreprise dans chacun des pays sur leur vision du climat et des perspectives d'investissement. La dernière étude a montré deux choses intéressantes. En France, une proportion importante des chefs d'entreprise estiment que les infrastructures de transport ne constituent pas un obstacle à l'investissement. Leur satisfaction, sur ce point, est largement supérieure à la moyenne européenne. En outre, la part des chefs d'entreprise de notre pays qui considèrent que la réglementation du marché du travail est un frein à l'investissement a beaucoup baissé : elle rejoint désormais la moyenne européenne, alors qu'elle en était encore très éloignée en 2015. C'est une évolution importante. En revanche, environ 80 % des chefs d'entreprise européens considèrent que la difficulté à trouver du personnel qualifié constitue un frein majeur à l'investissement et donc à la croissance.

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