Certaines images sont associées à la pollution plastique dans l'océan. Il s'agit d'abord des cinq gyres, également appelés 7e continent, dont le premier a été découvert en 1997 au milieu du Pacifique Nord. Dans ces zones, les débris de diverses tailles (macro, micro, nano-plastiques) s'accumulent en un seul point sous l'effet des courants circulaires et constituent une « soupe plastique ».
La deuxième image liée à la pollution des océans est celle qu'a rappelée notre collègue Angèle Préville, à savoir celle de mammifères marins emprisonnés dans des filets ou de tortues asphyxiées par des sacs plastiques. La diffusion de ces images chocs a un avantage, celui de sensibiliser l'opinion publique à l'impact des déchets plastique sur la faune. Mais elle a un inconvénient, en réduisant la pollution plastique aux macro-déchets que sont les filets de pêche et les sacs plastiques, alors que la pollution plastique se manifeste également, et dans des proportions qu'il nous faudra définir au cours de notre étude, par la présence de micro-déchets et par le relargage dans l'océan d'additifs contenus dans les polymères. Cette pollution contamine la chaîne trophique et a un impact sur les animaux et sur la santé humaine que l'étude s'efforcera d'évaluer.
Par ailleurs, il nous est apparu important de nous intéresser à l'état de l'opinion française sur le sujet de la pollution plastique. Depuis le mois de mars dernier, quatre enquêtes d'opinion ont été publiées : en mars 2019, l'institut français d'opinion publique (IFOP) a révélé que 88 % des répondants adhéraient à la suppression des sacs plastiques à usage unique ; en juin 2019, l'enquête IPSOS commandée par Vinci autoroutes a souligné la bonne assimilation par les Français des consignes de tri, et ce même en vacances. Malheureusement, les médias ont brouillé ce message positif en se focalisant sur le fait que 79 % des Français estimaient que leurs voisins jetaient des déchets par la fenêtre lors de leurs déplacements ; en août 2019, une enquête ELABE a montré que les Français établissaient un lien entre le dérèglement climatique et la pollution plastique ; enfin, en octobre 2019, un sondage BVA a mis en avant que les Français considèrent le plastique comme un élément de gaspillage.