Vous avez posé, les uns et les autres, des exigences légitimes. Il s’agit ainsi d’accueillir dans des conditions de grande humanité, car nous le leur devons, celles et ceux qui ont le statut de réfugié ou qui demandent notre protection et qui obtiendront ce statut.
Puis, il y a celles et ceux qui n’ont pas, aux termes d’une décision de justice, vocation à rester dans notre pays. Nous avons eu ce débat au cours des semaines passées. Je vous propose que nous l’ayons de nouveau, mais dans une approche budgétaire, qui tient aux crédits de la mission « Immigration, asile et intégration ».
Lors des dernières semaines, nous avons abordé ce sujet, avec raison, à l’Assemblée nationale et au Sénat. Même si des différences sont apparues entre les deux chambres, les parlementaires ont eu la volonté de poser les chiffres de façon claire, et il nous faut continuer à travailler dans cet esprit.
Je le redis, la politique migratoire est infiniment complexe et met chacun face à sa propre histoire et à sa propre expérience. Parler d’immigration, c’est toujours, au fond, parler un peu de soi, et c’est un exercice difficile.
En même temps, l’immigration est un sujet politique, qui permet facilement d’opposer les uns aux autres et de retrouver les bons vieux repères qui ont marqué des décennies d’opposition entre la droite et la gauche… Nous devons à celles et ceux que nous accompagnons, comme à celles et ceux dont nous souhaitons l’éloignement, d’être vigilants et de nous garder des a priori, des positions et des postures. Parler de ces femmes et de ces hommes implique une dignité du débat, y compris lorsque l’on doit faire preuve de dureté.
Parler d’immigration était un devoir, et le président de la République a souhaité que le sujet soit posé ainsi. À l’occasion de ce débat, chacun a pu constater qu’un certain nombre de décisions, présentées par le Premier ministre, avaient été prises.
Pour améliorer tant la qualité que l’humanité de notre accueil, nous nous devons d’appliquer ces mesures. Je pense, par exemple, à l’évacuation des campements installés au nord de Paris. Je m’y étais engagé et nous avons réalisé cette opération partiellement dès le lendemain de la prise de décision. Le dispositif engagé a été complété ce matin même, avec 500 personnes mises à l’abri dans le nord de la capitale. Nous devons continuer à agir ainsi.
Les crédits de la mission « Immigration, asile et intégration » sont en cohérence avec nos ambitions. C’est pourquoi ils s’établiront, en 2020, à 1, 82 milliard d’euros, soit une augmentation de 9, 6 % à périmètre constant.
Ces moyens sont fondés sur des réalités. Ainsi, en 2018, 256 000 personnes sont entrées légalement sur notre territoire. Parmi elles, 90 000 sont arrivées par la voie du regroupement familial ; ce chiffre est stable depuis de très longues années.
Nous notons l’arrivée de 83 000 étudiants et de 33 000 personnes pour des motifs économiques. Ces deux dernières catégories sont en augmentation. Certains avaient pourtant prédit sur ces travées, voilà quelques mois, un effondrement du nombre d’étudiants étrangers. Or la réalité est différente.