Intervention de Christian Cambon

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 27 novembre 2019 à 9h35
Hommage aux militaires morts au mali

Photo de Christian CambonChristian Cambon, président :

Mes chers collègues, je vous propose de débuter notre réunion par quelques instants de recueillement.

En ces instants, la commission de la défense est très durement touchée par le terrible accident survenu au Sahel, qui a entraîné la perte de treize de nos plus vaillants soldats.

Certains, pour des raisons qui sont les leurs, tentent de rouvrir la polémique sur l'utilité de nos forces armées au Mali. Il convient pour l'instant de respecter le temps du recueillement même si, à l'évidence, il faut que le Parlement organise un débat annuel sur les OPEX.

Aujourd'hui, je vous invite à vous recueillir en pensant à ces familles, et particulièrement à celle de Pierre-Emmanuel, fils aimé de notre collègue Jean-Marie Bockel, dont il parlait avec tant de fierté.

Il devait le voir la semaine dernière lors du forum de Dakar, mais Pierre-Emmanuel lui avait dit qu'il partait en opération.

C'est un événement dramatique qui le frappe. Le président Larcher a fait part à notre collègue de notre immense tristesse, de notre compassion, de notre sympathie et de notre affection.

Jean-Marie Bockel connaît bien le Sahel de par les responsabilités ministérielles qu'il a eues. C'est là un terrible coup du sort. Nous pensons à lui, aux villes de Pau, Gap, Varces-Allières-et-Risset, Saint-Christol, et aux familles qui sont dans la peine.

Avant de nous recueillir quelques instants, je voudrais citer les noms de chacun de ces soldats :

- capitaine Nicolas Mégard, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;

- capitaine Benjamin Gireud, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;

- capitaine Clément Frison-Roche, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;

- lieutenant Alex Morisse, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;

- lieutenant Pierre-Emmanuel Bockel, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;

- adjudant-chef Julien Carette, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;

- brigadier-chef Romain Salles de Saint-Paul, 5e régiment d'hélicoptères de combat de Pau ;

- capitaine Romain Chomel de Jarnieu, 4e régiment de chasseurs de Gap ;

- maréchal-des-logis-chef Alexandre Protin, 4e régiment de chasseurs de Gap ;

- maréchal-des-logis Antoine Serre, 4e régiment de chasseurs de Gap ;

- maréchal-des-logis Valentin Duval, 4e régiment de chasseurs de Gap ;

- maréchal-des-logis-chef Jérémy Leusie, 93e régiment d'artillerie de montagne de Varces-Allières-et-Risset ;

- sergent-chef Andreï Jouk, 2e régiment étranger de génie de Saint-Christol.

Les membres de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées se lèvent et observent une minute de silence.

Je vous remercie.

Je serai amené à céder la présidence de cette réunion à l'issue de cette audition, souhaitant me rendre devant les médias pour tenter de combattre les bas bruits qui circulent, selon lesquels les Français sont présents au Mali non pour protéger les Maliens, mais pour y exploiter les richesses aurifères entre autres. Des âmes sombres animent ce débat. C'est affligeant, d'abord parce que cela n'a aucun sens. Ceux qui y sont allés savent que, pour faire un kilomètre au-delà de Gao, il faut circuler avec cinq véhicules blindés. Je ne vois pas comment on pourrait exploiter industriellement une mine dans ces conditions.

Il y a toujours eu et il y aura toujours des gens pour lesquels la mission de la France n'est pas d'être au Mali. Je rappelle pourtant que nous sommes au Mali à la demande du gouvernement malien. Il faut regarder une carte : quand on voit où se situe le Mali au coeur du Sahel, au flanc sud du Maghreb, on comprend le danger. Si le Mali basculait, le Maghreb, suivant la théorie des dominos, risquerait de connaître de larges bouleversements. Or le Maghreb, c'est la frontière sud de la France, avec la Méditerranée entre les deux. Il faudrait que certains dirigeants politiques français s'en souviennent ! Chacun a toutefois le droit de s'exprimer comme il l'entend.

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