Je crois que M. Rapin siégeait au sein du comité d'orientation « Milieux marins et littoraux » de l'AFB, auquel j'ai participé. Je suis disponible pour le rencontrer dès que possible.
Monsieur Pointereau, pour ce qui est du cadre procédural des interventions et des dérives de certains agents sur le terrain, je signale qu'il n'est pas facile d'exercer de telles missions lorsque les attentes sont contradictoires. La relation avec le monde agricole est un sujet très sensible, et j'invite les maires à me faire part de ces faits.
Avant de sanctionner, il faut toujours prévenir, surtout dans un contexte de pression forte, comme les périodes de sécheresse que nous avons connues cet été, lors desquelles les agents sont tenus d'effectuer des contrôles renforcés portant sur les usages de l'eau. Les services départementaux présentent une programmation d'activités concertée. Il faut éviter autant que possible les situations de tension et privilégier la prévention, bien que la sanction soit parfois nécessaire.
Madame Préville, on n'en fait jamais assez ! Promouvoir l'office, c'est le rendre présent partout où il peut l'être et mobiliser la société autour des enjeux de la biodiversité. Nous n'allons pas lancer de grande campagne nationale, dès lors que le ministère de la transition écologique et solidaire communique sur le sujet et qu'il y a un plan biodiversité national. Par ailleurs, les moyens de l'établissement sont limités. Néanmoins, nous disposons de leviers pour favoriser la connaissance, sur le terrain, de l'OFB.
L'année 2020 sera cruciale à cet égard. Il faut profiter du contexte de mise en valeur des questions de biodiversité pour alerter sur la situation actuelle, en effet grave. Le nouveau lien entre l'homme et la nature, voilà ce qui est en jeu. Nous sommes en train de comprendre à quel point l'homme a besoin de la nature, mais il faut aussi réaliser que la nature a besoin de l'homme pour la gérer et mieux vivre en relation avec elle. Ce qui est vrai pour les forêts l'est également pour tous les milieux naturels.
L'OFB possède une expertise de l'interaction entre l'homme et les milieux naturels, et nous devons le faire savoir. L'office est non pas une organisation non gouvernementale, mais un établissement public défini par sa neutralité et son engagement au service de ses missions, lesquelles trouvent leur origine dans la connaissance scientifique et la recherche. C'est de cela qu'il faudra parler à nos citoyens.
J'entends bien qu'il y a des attentes très fortes vis-à-vis de notre établissement, mais nos missions comme nos moyens sont limités. Pour renforcer notre action, il nous faut travailler avec les acteurs associatifs et publics.
Monsieur Vaspart, je citais au début de mon propos une étude du Muséum national d'histoire naturelle et du CNRS attestant que 30 % des oiseaux communs avaient disparu en milieu agricole, et la tendance n'est pas en train de s'inverser.
Vous avez aussi évoqué l'outre-mer et la Nouvelle-Calédonie. Nous n'avons pas la capacité de lutter contre le pillage des ressources dans notre ZEE. En Nouvelle-Calédonie, un délégué territorial sera nommé pour coordonner les actions, mais nous ne pourrons pas agir concrètement pour mettre fin à la situation que vous avez constatée. Les pêcheurs qui siègeront au sein du conseil d'administration et du comité d'orientation de l'OFB pourront agir à leur niveau, même si les intérêts économiques en jeu sont complexes.
Monsieur Gontard, l'année de préfiguration et la création de l'OFB ont suscité une grande inquiétude chez les agents. Depuis un an, le dialogue social est tendu, à cause du rythme accéléré de la réforme, dont je ne suis pas responsable, mais que j'assume. Il nous faudra, en 2020, piloter ce changement et identifier les risques psychosociaux. Nous avons établi un diagnostic socio-organisationnel en adressant un questionnaire auquel 60 % des agents ont répondu. Un tel changement bouscule. C'est pourquoi il faut accompagner les personnels sur le plan managérial. Pour ce faire, j'ai mis en place une direction de l'évaluation et des transformations.
Les agents de l'OFB ont la chance de se lever chaque matin avec la conviction que ce qu'ils font est utile. Ils sont passionnés et engagés dans leur mission. C'est une grande richesse que de servir une cause qui nous dépasse, mais cela n'empêche pas les difficultés et l'épuisement ; j'y veillerai attentivement au plan tant individuel que collectif.
Il y aura au sein de l'OFB une direction des relations européennes et internationales comptant quatre à cinq personnes, chargée d'animer la coopération à l'international. Le futur office et ses missions suscitent l'intérêt de nos voisins européens, et bien au-delà. En effet, la réunion au sein d'un même établissement des acteurs de la chasse, de la nature, de la protection de la biodiversité et de la gestion des espaces naturels, constitue une initiative originale et unique. La ministre australienne de l'environnement, que j'ai rencontrée hier, s'est montrée fort curieuse de la création de cet établissement. L'OFB aura une place singulière et des liens à créer avec ses partenaires européens ou non.