Beaucoup des questions posées par les internautes ont trouvé une réponse, ou relèvent plutôt de la seconde table ronde. Parmi les quelques questions qui ne sont pas dans ce cas, j'en vois sur le BCG. Ces questions sont en réalité à l'opposé de ce qu'on pourrait appeler l'hésitation vaccinale : « Pourquoi ne peut-on plus vacciner ? » et « Pourquoi le BCG autrefois obligatoire n'est-il même plus disponible pour les jeunes enfants ? La tuberculose n'a pourtant pas disparu et, même, progresse. »
Pr. Alain Fischer. - La levée de l'obligation sur le BCG montre précisément qu'il existe une réflexion sur le sujet, et qu'il n'existe pas d'obsession pour rendre à tout prix obligatoires tous les vaccins. En fonction des circonstances, de l'évolution des connaissances médicales, scientifiques, et de l'épidémiologie, les positions évoluent. Il se trouve que le BCG n'est pas un bon vaccin, il protège contre les formes les plus sévères de la maladie - la méningite tuberculeuse et la tuberculose miliaire des jeunes enfants - mais ne protège pas contre la tuberculose pulmonaire de l'adulte. Beaucoup de recherches en cours cherchent à améliorer le BCG, j'espère qu'elles aboutiront. Mais pour l'instant, les bénéfices de la vaccination ne sont pas suffisants pour justifier les risques associés au BCG, non négligeables, parce que le vaccin contient une bactérie vivante, et des enfants ayant des prédispositions génétiques peuvent développer des affections très graves suite à l'injection du BCG. Le rapport bénéfices/risques est donc insuffisant aujourd'hui. C'est pourquoi le vaccin n'est préconisé que pour des personnes, notamment des jeunes enfants, à haut risque de contamination par le bacille de la tuberculose.
On voit dans cette réponse que d'une part, la discussion pour ou contre les vaccins n'a pas de sens dans sa globalité, il faut la considérer vaccin par vaccin ; d'autre part, l'évaluation des bénéfices et des risques évolue avec le temps, en fonction des recherches et des constats. Les autres questions des internautes prendront plus naturellement leur place dans la seconde table ronde.