Intervention de Florence Lassarade

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 14 novembre 2019 à 9h50
Audition publique sur l'hésitation vaccinale un phénomène multifactoriel : constat étude et pistes d'évolution

Photo de Florence LassaradeFlorence Lassarade, sénatrice :

À propos des adjuvants vaccinaux, il arrive que des mères tatouées aient des réticences à la vaccination, or il est pourtant connu que la technique du tatouage introduit des métaux dans l'organisme.

Pr. Alain Fischer. - L'aluminium est utilisé depuis plus de 90 ans, depuis les années 1920 je crois. Des milliards d'individus dans le monde ont reçu des vaccins contenant de l'aluminium. Sa mise en pratique a été totalement empirique, sans la moindre compréhension des mécanismes, ce qui était le cas, de façon générale, de la vaccination jennérienne. Depuis peu, on commence à comprendre un peu comment cela fonctionne, à travers ce qu'on appelle l'immunité innée, mais on est encore loin de tout comprendre. Ce qui est clair, c'est que l'utilisation des adjuvants est nécessaire lorsque les vaccins sont constitués de protéines isolées, de fragments des agents pathogènes. Auparavant, l'on n'utilisait que des organismes entiers, des agents pathogènes vivants, ce qui était suffisant pour induire une réponse immunitaire.

Dans les périodes plus récentes, quelques autres adjuvants ont été utilisés, comme les sels de calcium qui sont parfois mis en avant par certains, bien qu'ils ne soient pas très faciles à utiliser et que leur efficacité ne soit pas aussi bonne que celle des sels d'aluminium. Par ailleurs, d'autres substances, comme le squalène, sont utilisées dans certains vaccins, comme le vaccin contre la grippe par exemple. En tous les cas, l'aluminium n'est pas quelque chose de nouveau, loin de là, et c'est aussi un domaine de recherche en pleine effervescence dans lequel plus on comprendra les mécanismes immunitaires en jeu, meilleures seront les chances de définir des adjuvants plus efficaces et plus sûrs.

Ajoutons que l'adjuvant aluminique permet aussi de diminuer la dose vaccinale et que la combinaison de plusieurs vaccins, donc certains nécessitant un adjuvant, en un vaccin hexavalent, permet de ne pas multiplier les injections - on protège ainsi contre plusieurs maladies en une seule injection.

Pr. Alain Fischer. - Ajoutons aussi que la quantité d'aluminium contenue dans ces vaccins est de deux à trois ordres de grandeur inférieure à la part de l'aluminium ingéré qui est absorbée par notre organisme.

Pr. Henri Partouche. - Une remarque pour faire le lien entre ce qu'a dit Isabelle Bonmarin et votre remarque sur la formation des médecins par l'industrie. Aujourd'hui la formation médicale continue est en marche, notamment avec la collaboration du Collège de la médecine générale et de Santé publique France, et ce, indépendamment de l'industrie pharmaceutique.

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