Au Québec, et plus globalement au Canada, nous sommes relativement en retard. Nous sommes actuellement en discussion avec l'Angleterre, en lien avec le bureau de Sir Patrick Vallance et avec la scientifique en chef du Canada, Mona Nemer. Des collaborations ont ainsi eu lieu récemment entre l'Angleterre et le Canada. Nous devons apprendre de la Nouvelle-Zélande et de l'Angleterre dans ce domaine, même s'il reste encore des questions à résoudre.
Pour ce qui est de l'intelligence artificielle et d'un modèle de type GIEC, nous avons essayé, au Québec, de travailler avec la société civile. Ceci a conduit à l'élaboration de la « déclaration de Montréal », qui a été construite avec les citoyens et des experts dans le domaine de l'intelligence artificielle, des algorithmes, mais aussi des sciences humaines et sociales et de l'éthique. Il s'agissait donc d'une démarche très concertée. Depuis, nous avons créé un observatoire sur les impacts sociétaux de l'intelligence artificielle, qui implique l'ensemble du réseau académique et a signé un accord de collaboration avec l'OCDE. Des discussions sont également en cours avec le Royaume-Uni et les États-Unis. Il s'agit donc d'un pas dans la bonne direction. Le G7 a par ailleurs mené de nombreux travaux au Canada, en France et nous l'espérons maintenant aux États-Unis. Ceci reste toutefois une structure relativement lourde, qui présente en outre la particularité de n'impliquer que quelques zones du monde. Comment s'assurer de ne laisser personne en arrière ? Il s'agit là d'un beau défi pour les années à venir. Un modèle de type GIEC pourrait probablement présenter un intérêt, mais je pense personnellement qu'il faudrait lui confier davantage de pouvoir. En effet, le GIEC produit des rapports excellents, mais dont l'impact n'est pas évident. Je pense donc qu'il faudrait, dans le domaine du numérique et de l'intelligence artificielle, aller un peu plus loin.
Notre but est d'expliquer davantage la science au public et de faire participer nos concitoyens à la science, afin qu'ils comprennent mieux la méthode scientifique. L'important n'est pas de se focaliser sur l'actualité qui fait la une des journaux ou se diffuse sur les réseaux sociaux, mais de permettre aux gens d'appréhender la démarche scientifique, afin de développer leur esprit critique et leur capacité à débusquer eux-mêmes les éventuelles fausses nouvelles. Il reste toutefois encore beaucoup de travail à accomplir dans ce domaine.