Intervention de Stéphane Piednoir

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 8 janvier 2020 à 16h30
Réforme du baccalauréat — Audition de M. Jean-Michel Blanquer ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse et de Mme Frédérique Vidal ministre de l'enseignement supérieur de la recherche et de l'innovation

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

Je vous remercie pour vos interventions très denses. Certaines de vos analyses pourraient toutefois donner lieu à une appréciation un peu différente. Je prendrai l'exemple de l'introduction de deux professeurs principaux en terminale : nous avons reçu des témoignages qui dressent un bilan un petit peu plus nuancé que ce que vous avez dit.

La réforme du baccalauréat vise à permettre la construction de parcours avec des combinaisons originales. L'ambition est tout à fait louable, mais il y a certains dommages collatéraux. J'en évoquerai quelques-uns à travers mes questions.

La « charte pour une orientation progressive et accompagnée au service de la liberté de choix et de la réussite des lycéens », signée le 17 janvier 2019, a pour objectif d'éviter de recréer des « tuyaux » ou une hiérarchie dans les voies d'accès à l'enseignement supérieur et d'encourager la diversité des profils d'étudiants. Comment cette charte est-elle concrètement mise en oeuvre sur le terrain ? Quel premier bilan tirez-vous du « dialogue permanent » entre l'enseignement scolaire et le supérieur que vous appelez de vos voeux ?

Le « continuum » souhaité entre l'enseignement scolaire et le supérieur rend le rôle des attendus des formations, visibles sur la plateforme Parcoursup, fondamental. Or on sait que la qualité des attendus (degré de précision et de clarté) est très hétérogène d'une filière à l'autre, d'une formation à l'autre. Le ministère a-t-il entrepris, comme il s'y était engagé, un travail sur ces attendus pour améliorer leur compréhension et leur appropriation par les candidats ?

Les prépas ECE et ECS, qui étaient calées sur les filières économiques et scientifiques du lycée, sont particulièrement touchées par la réforme du baccalauréat. Leur fusion est-elle officiellement actée ? Une telle opération ne risque-t-elle pas d'entraîner ipso facto une diminution du nombre d'étudiants admis dans ces filières, et donc de contraindre certains candidats à fort potentiel de s'inscrire dans des cursus qui les intéressent moins ?

Les prépas BCPST sont également touchées par la réforme puisqu'elles reposent aujourd'hui, à part égales, sur les mathématiques, la physique-chimie et la biologie. Or les élèves de terminale ne pourront plus suivre que deux spécialités. Dès lors, comment est-il prévu de faire évoluer cette filière ?

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