Intervention de Max Brisson

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 8 janvier 2020 à 16h30
Réforme du baccalauréat — Audition de M. Jean-Michel Blanquer ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse et de Mme Frédérique Vidal ministre de l'enseignement supérieur de la recherche et de l'innovation

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Je remercie Mme Vidal pour les précisions qu'elle a bien voulu m'apporter sur la cohérence du calendrier et sur l'articulation entre lycée et licence. Le baccalauréat doit redevenir un pivot entre le lycée et la licence, un passeport pour l'enseignement supérieur, et non pas un certificat de fin d'études secondaires. C'est probablement au sein des classes préparatoires aux grandes écoles qu'il sera le plus difficile d'articuler le choix des spécialités.

La réforme du baccalauréat bouscule l'organisation du lycée - le groupe-classe, le conseil de classe, la trimestrialisation - et c'est une bonne chose. Ne faudrait-il pas aller plus loin en matière de contrôle continu si celui-ci doit être vécu comme « banal » par l'élève, en faisant pleinement confiance aux professeurs et en bousculant les conservatismes ?

L'un de vos objectifs est la fin du fonctionnement en silos que constituent les anciennes filières : la proportion d'élèves qui se sont affranchis de la reproduction des anciennes séries vous semble-t-elle satisfaisante ? Peut-elle progresser ? Comment ?

D'après le rapport de nos collègues députés Géraldine Bannier et Frédéric Reiss, 69 % des élèves de la classe de première ont choisi la spécialité « mathématiques », une proportion qui passe à 76 % si l'on considère les élèves issus des catégories sociales favorisées. Nous observons donc une certaine permanence de la reproduction sociale. Ne faudrait-il pas aller vers plus de modularité des enseignements comme le suggérait le rapport Mathiot avec la validation des modules comme dans l'enseignement supérieur ?

Le choix des spécialités reste aussi très genré : les élèves ayant choisi la triplette « mathématiques », « numérique et sciences informatiques » et « physique-chimie » sont à 87 % des garçons, quand la spécialité « humanités, littérature et philosophie » attire 25 % des filles et seulement 9 % des garçons.

Ne faudrait-il pas inclure les mathématiques au sein du tronc commun, comme le proposent nos collègues députés, et envisager le maintien de trois spécialités en classe de terminale ?

Une fois n'est pas coutume, je n'évoquerai pas la question des langues régionales, déjà abordée par ma collègue Maryvonne Blondin.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion