Intervention de Frédérique Vidal

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 8 janvier 2020 à 16h30
Réforme du baccalauréat — Audition de M. Jean-Michel Blanquer ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse et de Mme Frédérique Vidal ministre de l'enseignement supérieur de la recherche et de l'innovation

Frédérique Vidal, ministre :

Dans le projet de loi de finances pour 2020, nous avons commencé à programmer le financement des certifications en langue. Ainsi, tous les jeunes inscrits dans l'enseignement supérieur auront une certification en langue, ce qui accroîtra la continuité. Nous devons aussi continuer à mobiliser des enseignants venant d'autres pays, qui enseigneront dans leur langue maternelle. C'est tout l'intérêt des réseaux d'universités européennes.

Les données de Parcoursup sont en open source pour 2018, et elles le seront pour 2019 également. C'est un engagement que j'avais pris car cela permettra d'analyser ces chiffres, et donc d'améliorer le système. Sur la question, nouvelle, des bacheliers professionnels, nous allons chercher à comprendre. Nous avons déjà quelques explications, qui sont essentiellement macroscopiques. Ces élèves ont été moins nombreux à recevoir des propositions par rapport à l'année dernière. Il y a aussi beaucoup d'échecs en BTS, où l'on ne démarre pas le deuxième semestre avec le même nombre d'étudiants qu'au premier. Nous avons donc créé des classes passerelles, qui sont en quelque sorte des classes d'attente permettant de continuer à former ces bacheliers professionnels avant qu'ils n'intègrent, éventuellement, les BTS au deuxième semestre. Nous avons aussi généralisé l'avis de poursuite d'études du conseil de classe. Il y a peut-être eu une forme de démoralisation parce que certains bacheliers avaient reçu un avis négatif à la poursuite d'études... Plusieurs explications sont donc sur la table...

Nous avons besoin que des jeunes sortent sur le marché du travail à bac + 2. Je n'ai aucunement transformé le DUT en deux ans en DUT en trois ans ; j'ai étudié la possibilité pour les élèves d'avoir des diplômes en deux ou trois ans. En effet, plus de 85 % des titulaires d'un DUT poursuivent leurs études. Or, en principe, le DUT a une vocation d'insertion professionnelle - d'ailleurs, les titulaires d'un DUT sont extrêmement demandés par le milieu professionnel. Il ne s'agissait pas non plus de rendre impossible la poursuite des études. En effet, il y a des milieux sociaux dans lesquels envisager deux ans d'études supérieures est déjà difficile. Le DUT peut être une façon d'entrer dans les études supérieures, de s'y trouver bien et, finalement, de viser un diplôme à bac + 5 alors qu'en première intention, on trouvait déjà qu'un bac + 2 était ambitieux. La possibilité de délivrer des diplômes en trois ans nous était demandée depuis longtemps par les IUT. Cela permet de mieux articuler la poursuite d'études dans des filières de master puisque les étudiants auront un grade de licence en trois ans, et non plus de licence pro. C'est une façon de diversifier les débouchés possibles pour les étudiants des IUT.

Beaucoup de choses sont faites avec France Culture dans le supérieur. Nous sommes très souvent sollicités, par exemple pour trouver des experts capables de porter un regard particulier au moment de la conception de scénarios, ou d'émissions particulières. Nous ouvrons la semaine prochaine à Guingamp, avec le ministre de la culture, un Institut national supérieur de l'éducation artistique et culturelle, qui aura vocation à travailler avec le monde de l'audiovisuel public et à former les futurs professeurs, afin que l'éducation artistique et culturelle touche 100 % de nos jeunes, ce qui était aussi une promesse du Président de la République.

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