Intervention de Ronan Le Gleut

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 11 décembre 2019 à 9h35
Questions diverses

Photo de Ronan Le GleutRonan Le Gleut :

Quelques mots sur mon déplacement du 4 décembre dernier à Bruxelles, puisque j'ai eu l'honneur de représenter notre commission lors d'une réunion interparlementaire organisée par la commission des affaires étrangères du Parlement européen.

Cette réunion sur la politique étrangère de l'Union européenne a permis d'échanger avec le nouveau Haut Représentant pour les affaires étrangères et la sécurité, M. Josep Borrell, ainsi qu'avec le commissaire pour la politique de voisinage et l'élargissement, M. Oliver Varhelyi.

Sur la tonalité générale de cet échange : la plupart des questions posées, y compris au Haut-Représentant, ont porté sur l'élargissement, considéré comme une priorité par la plupart de nos partenaires. La France est mise en cause pour avoir contribué à retarder l'ouverture des négociations avec la Macédoine du nord et l'Albanie. Les propositions françaises de réforme du processus d'élargissement ne suscitent pas d'enthousiasme particulier... Enfin bien sûr, pour ce qui est de la façon dont notre pays est perçu, les propos du Président Macron sur l'OTAN ont soulevé de nombreuses remarques...

Dans ce climat général, les propos du nouveau Haut-Représentant, M. Josep Borrell, ont été plutôt conciliants. Il a justifié les propos du Président français sur l'OTAN en les qualifiant de « signal d'alarme », et en évoquant la nécessité pour l'UE de devenir un acteur global de la sécurité internationale et de développer des capacités complémentaires pour traiter des crises hors article 5. Il a évoqué aussi la nécessité pour les Européens de bâtir une culture stratégique commune.

J'ai interrogé M. Borrell, qui m'a répondu en français, sur l'engagement européen au Sahel. Nous n'agissons pas seuls, bien sûr, puisque nous recevons l'appui de la mission européenne de formation EUTM Mali, de la Minusma, et de plusieurs de nos partenaires européens dont le Royaume-Uni, l'Estonie, l'Espagne, le Danemark. Mais il faut aller plus loin dans cette coopération.

M. Borrell en a paru très conscient.

Il revenait de la cérémonie en l'honneur des 13 militaires français tués au Sahel, qui l'a manifestement marqué, et a indiqué très clairement que l'Europe devait être aux côtés de la France au Sahel et mobiliser des capacités supplémentaires.

Si la France n'était pas intervenue, a-t-il indiqué, le Mali n'existerait plus comme pays, ajoutant que la France ne pouvait assurer seule la sécurité de la région. Une mission européenne de paix est peu probable, à cause du principe d'unanimité, mais le Haut Représentant a appelé de ses voeux une coalition de volontaires, ainsi qu'un soutien accru aux structures étatiques de la région.

Les propos de M. Borrell m'ont paru encourageants. Mais il nous faudra rester très vigilants. La présidence finlandaise propose une réduction de plus de moitié du budget prévisionnel du Fonds européen de défense, à 6 Mds€ contre 13 Md€ envisagés. Ce serait un contresens historique majeur.

Il nous faudra donc continuer de suivre avec attention ce dossier de la défense européenne, notamment dans le cadre du groupe de travail que notre commission s'apprête à constituer sur le système de combat aérien futur (SCAF).

Enfin, j'ai remis le rapport de notre commission sur la défense européenne à M. Josep Borrell.

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