Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, depuis plusieurs mois, la tension monte entre l’Iran et les États-Unis : discours défiant la communauté internationale, violation des traités internationaux, tweets vindicatifs autant qu’irresponsables… Nous assistons, je le crois, à l’agonie de la diplomatie internationale, face à une politique unilatérale américaine quelque peu caractérisée par le « coup de menton », si je puis dire, sur les réseaux sociaux. Cette politique conduit à une impasse, comme l’illustre l’exemple de la Corée du Nord, qui poursuit ses programmes militaires.
Certes inquiets du contexte économique et social de notre pays, les Français n’en sont pas moins préoccupés par les questions internationales. Qu’il s’agisse des incendies en Amazonie et en Australie ou de l’intensification du programme nucléaire iranien, nos citoyens sont concernés.
Avec l’élimination du général Soleimani par une frappe américaine, puis la riposte de Téhéran sur deux bases où sont stationnés des soldats américains en Irak, la région est plongée dans une escalade des plus dangereuses.
La crise iranienne n’est que l’un des volets d’une situation générale profondément dégradée au Proche-Orient et au Moyen-Orient, sur laquelle nous avons finalement peu de prise.
Pourtant, jadis, la voix de la France portait et influait sur le cours des événements. La crise syrienne a montré que tel n’était plus le cas.
Dès lors, madame la secrétaire d’État, comment comptez-vous ramener la diplomatie française et européenne dans le jeu ? Alors que le président américain a tweeté, voilà quelques minutes, « avoir l’armée la plus puissante et la mieux équipée du monde », menace qu’il avait déjà servie aux Nord-Coréens, pour le résultat que l’on connaît, il est primordial que la France mobilise ses partenaires européens et les alliés pour parvenir à la désescalade.
Comment entendez-vous assurer la stabilité régionale, de même que la sécurité des militaires français encore engagés dans la lutte contre Daech et la formation des forces irakiennes, qui est l’une des clés de la stabilisation de l’État irakien ?