Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice, comme l’année dernière, j’ai fait le choix de ne pas commenter le chiffre des voitures brûlées. C’est d’ailleurs le choix qu’avait également fait mon prédécesseur, Brice Hortefeux, qui, encore ce matin, a évoqué, dans les médias, une décision simple et intelligente.
Il s’agit d’éviter d’alimenter le concours imbécile entre quartiers, communes ou départements auquel participent quelques abrutis qui trouvent logique d’incendier les voitures de leurs voisins ou de leurs amis, dans leur propre quartier.
Il ne s’agit pas de cacher la vérité, qui est celle que vous avez évoquée, madame la sénatrice. La vérité est celle de ces violences insupportables, inacceptables, en particulier à Strasbourg et autour de Strasbourg, où le niveau de violence a été parmi les plus élevés cette année, comme votre question le montre bien – je ne puis que vous le confirmer.
Globalement, à l’échelle nationale, les violences contre nos forces de sécurité intérieure enregistrées le 31 décembre – à Strasbourg, elles ont débuté dès le 30 – ont diminué de près de 50 % cette année. Le nombre de voitures incendiées fait quant à lui l’objet de cette espèce de concours que j’ai dénoncé.
Il importe également de constater le niveau d’engagement de nos forces de sécurité intérieure : près de 290 agents ont été mobilisés à Strasbourg, en plus de celles et de ceux qui sont habituellement engagés sur le terrain, pour essayer de couvrir l’ensemble du territoire.
De la même façon, près de 10 000 gendarmes et policiers ont été engagés partout en France, soit le même niveau d’engagement que l’année dernière. Avec les sapeurs-pompiers, ce sont près de 15 000 femmes et hommes qui ont été engagés.
Nous devons encore renforcer cet effort. C’est la raison pour laquelle le Président de la République et le Gouvernement se sont engagés à lancer un plan de recrutement de près de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires. Comme vous le savez, ces personnels sont présents jour et nuit sur le terrain ! Pour eux, il n’y a ni Noël ni Saint-Sylvestre.
Nous devons également sécuriser l’action de nos sapeurs-pompiers. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité que des conventions locales de sécurité soient établies partout, dans tous les quartiers difficiles, pour qu’ils n’aient à aucun moment à intervenir sans être protégés par les forces de sécurité intérieure.
Les deux minutes qui me sont allouées ne me permettent pas de répondre à toutes vos questions, madame la sénatrice. Quoi qu’il en soit, vous avez raison, nous devons mener un combat dans chaque mètre carré de notre territoire, pour que la République soit partout chez elle.