Intervention de Christophe Castaner

Réunion du 8 janvier 2020 à 15h00
La laïcité garante de l'unité nationale — Débat interactif

Christophe Castaner  :

Madame la sénatrice, je pense que vous vous trompez de débat et de combat. Selon vous, le combat doit être mené contre un préfet qui a pris une initiative dans le cadre des assises territoriales de l’islam. Selon moi, le combat doit être mené pour défendre les valeurs de la République. Or, aujourd’hui, elles reculent, et je vous le dis avec une conscience forte de la gravité de mon propos.

Mon prédécesseur, Gérard Collomb, et moi-même avons décidé d’organiser dans chaque département des assises territoriales de l’islam. Si l’État n’a pas vocation à organiser un culte, l’islam en particulier, il ne doit pas pour autant s’en désintéresser. Quand l’inorganisation d’un culte pose un certain nombre de problèmes d’ordre public, nous pouvons nous y intéresser, et nous nous y intéressons, dans un échange et un dialogue fructueux avec les autorités qui représentent cette religion. C’est dans ce cadre que le préfet a pris l’initiative d’organiser un débat avec des spécialistes du sujet. Je n’y vois en aucun cas une immixtion dans l’organisation du culte.

On ne peut pas fermer les yeux et se désintéresser du défaut de notre système, qui nous prive dans nos territoires de représentants du culte musulman avec lesquels l’État, le recteur ou l’inspecteur d’académie, pourrait aborder la question de la déscolarisation des plus jeunes enfants.

Nous n’avons pas vocation à organiser le culte musulman, mais je pense que c’est une faute de s’en désintéresser. C’est, selon moi, une faute de penser que le sujet de ce débat est de savoir si le préfet a ou non bien organisé les assises de l’islam conformément à ce que je lui avais demandé.

1 commentaire :

Le 09/02/2020 à 21:23, aristide a dit :

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" Selon moi, le combat doit être mené pour défendre les valeurs de la République. Or, aujourd’hui, elles reculent, et je vous le dis avec une conscience forte de la gravité de mon propos."

C'est sûr qu'avec contresens sur contresens sur le sens du "sans distinction", vous ne risquez pas de faire progresser les valeurs de la République. Et en plus mépris de la parole du peuple et des référendums, à l'instar de votre collègue M. Philippe...

De toute façon, la balle est dans le camp de la justice, et si la justice s'entête à ne pas comprendre "sans distinction de religion " et "supposé religieux" qui figure pourtant dans le code pénal, on n'est pas sorti de l'auberge.

Mais quel intérêt la justice a-t-elle à s'obstiner à ne pas comprendre des notions simples ?

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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