Monsieur le sénateur, je pourrais reprendre l’essentiel de vos propos de la première partie de votre intervention, même si nous pourrions débattre de la limite que vous mettez à l’expression du choix religieux. Je considère que la laïcité ne s’oppose pas à ce que quelqu’un affirme son choix religieux. Il est parfaitement légitime de le faire, y compris d’ailleurs sur le domaine public par un signe ostentatoire. Je rappelle que la loi le prévoit pour les fonctionnaires ou les représentants publics dans les lieux publics ou privés sur lesquels les fonctionnaires sont amenés à agir.
Cela me permet d’aborder le deuxième sujet, pour lequel la formation est essentielle. Dans ce cadre, le Centre national de la fonction publique territoriale a développé avec l’Observatoire de la laïcité un MOOC « Laïcité – paroles de territoires », qui permet d’avoir un accès facile et gratuit à une panoplie de formations.
De même, le plan de formation Valeurs de la République et laïcité du Commissariat général à l’égalité des territoires s’adresse, depuis 2016, aux acteurs de terrain dans le domaine de la ville, de la jeunesse et des sports. Le 1er juillet de cette année, près de 40 000 personnes ont été formées dans ce cadre. À ce jour, environ 2 000 formateurs sont assermentés et structurés dans un réseau présent dans toutes les régions. Le dispositif n’est pas toujours assez connu. Il est donc important d’en faire état pour permettre d’y accéder facilement.
Je voudrais évoquer la question globale des formations dites civiles et civiques. Je complète ainsi mon propos sur le rôle de l’État. Si nous n’avons évidemment pas vocation à intervenir dans la formation religieuse d’un prêtre ou d’un imam, nous nous employons à prévoir des formations civiles et civiques permettant d’accompagner cette connaissance.
Nous sommes en présence d’un réel paradoxe, car l’État français, conformément à la loi de 1905, ne finance aucune religion. Cela ne nous empêche pas d’accepter tous aujourd’hui que des États étrangers financent directement des représentants des cultes. Cela doit peut-être aussi nous interroger. De toute façon, notre réponse est de faire en sorte que nous puissions agir, ce qui suppose, monsieur le sénateur, de pouvoir toucher notamment à la loi de 1905.