En tant qu’adjointe à la sécurité de Tourcoing, j’avais pu constater que certains jeunes n’avaient pas respecté la minute de silence dédiée aux victimes de l’attentat de Charlie Hebdo. Tristan Gervais de Lafond, qui était alors président du tribunal de grande instance de Lille et du conseil départemental de l’accès au droit, avait lui aussi remarqué que certains jeunes considéraient que les journalistes assassinés avaient mérité leur sort parce qu’ils avaient, selon eux, blasphémé.
Il était clair que la confusion existait. La liberté de critiquer les religions, principe essentiel de la liberté d’expression et de nos règles républicaines, n’était pas comprise par certains jeunes peu formés et, surtout, mal encadrés.
Ce magistrat avait pris l’initiative de nouer le contact avec les élèves des lycées de Tourcoing et de Roubaix pour que des jeunes transmettent à d’autres jeunes leur vision de notre pays laïque. Les lycéens ont monté une pièce de théâtre dans laquelle il était expliqué, avec des mots de jeunes, que la notion de blasphème n’a rien de légal. Ces mêmes jeunes sont venus présenter leur travail ici, au Sénat, lieu symbolique. Leurs professeurs et des magistrats du tribunal de grande instance de Lille les ont accompagnés pour souligner l’importance de cette démarche. Le premier président de la cour d’appel de Montpellier les a lui-même honorés par sa présence.
Il nous faut réagir : la notion de laïcité doit être expliquée sans cesse.
En tant qu’universitaire, j’ai eu l’occasion de travailler avec le doyen de la faculté de droit de l’université de Lille 2, Bernard Bossu, qui a mis en place un diplôme universitaire dédié à l’approfondissement de la réflexion juridique dans un contexte religieux. Le directeur interrégional des services pénitentiaires d’alors, M. Alain Jégo, était très favorable à la création de ce diplôme ouvert à tous. En effet, il lui fallait être sûr que les personnes pénétrant en prison soient formées et qu’elles ne véhiculent pas, à l’intérieur des murs d’enceinte, des idées contraires à la République. Ce diplôme n’avait rien de contraignant : c’était simplement de la transparence.
L’expérience de Lille 2 n’est qu’un début. Elle doit être affinée et approfondie pour être utile. Qu’en pensez-vous, monsieur le ministre ?
Le 09/02/2020 à 22:24, aristide a dit :
"Leurs professeurs et des magistrats du tribunal de grande instance de Lille les ont accompagnés pour souligner l’importance de cette démarche. Le premier président de la cour d’appel de Montpellier les a lui-même honorés par sa présence."
Il sont d'accord alors pour dire que le blasphème est illégal, ainsi que la laïcité ?
Le 09/02/2020 à 22:27, aristide a dit :
"Il nous faut réagir : la notion de laïcité doit être expliquée sans cesse."
Il faut d'urgence monter une pièce de théâtre montrant que le blasphème est en tout point légal. Et en envoyer une copie à Mme Merkel, elle appréciera j'en suis sûr...
Le 09/02/2020 à 22:28, aristide a dit :
Et après on s'étonne que la justice soit permissive avec certains aspects de l'islam...
Le 09/02/2020 à 22:23, aristide a dit :
" Les lycéens ont monté une pièce de théâtre dans laquelle il était expliqué, avec des mots de jeunes, que la notion de blasphème n’a rien de légal. "
Autant dire que la laïcité n'est pas légale, puisque la laïcité est un affront permanent fait à la religion, en l'empêchant de développer ses lois et ses croyances, quoique l'Etat français soit pourtant particulièrement permissif avec certains aspects du culte qui sont appliqués alors qu'ils ne le devraient pas.
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