Intervention de Christophe Castaner

Réunion du 8 janvier 2020 à 15h00
La laïcité garante de l'unité nationale — Débat interactif

Christophe Castaner  :

Je condamne comme vous, madame la sénatrice, les comportements dont nous avons été témoins après les attaques contre Charlie Hebdo, mais aussi à d’autres moments, comme quand on siffle La Marseillaise. Je nous invite néanmoins à garder en tête que, pour certains jeunes gens, certains adolescents, la provocation est un art supérieur à celui du combat militant, politique ou religieux. Je ne voudrais certes pas laisser penser que je cherche à minorer la gravité de ces actes, mais il ne faudrait pas non plus laisser croire que, en 2015, des quartiers entiers auraient contesté l’émotion nationale que nous avons tous ressentie, dans ces quartiers comme ailleurs.

Vous avez raison, il faut éclairer les consciences. Cela rejoint la question que vient de poser M. Temal : nous avons besoin de donner aux jeunes ces moyens de comprendre, d’expliciter ces questions sans tabou, jusqu’à l’arme que représente le droit de critiquer une religion, principe fondamental de notre République, mais refusé par certains, qui considèrent que le droit religieux est supérieur au droit de la République française. Nous devons condamner cette conception et protéger ce droit.

J’étais présent hier, avec certains des responsables actuels de Charlie Hebdo, aux commémorations de l’attentat du 7 janvier 2015. Nous savons quel niveau de sécurité est nécessaire pour protéger ceux qui critiquent régulièrement les élus que nous sommes et, tout particulièrement, le ministre de l’intérieur, en toute légitimité. Je veillerai à ce qu’ils aient toujours ce droit. Nous devons les protéger justement parce que leur liberté de conscience les amène à assumer une critique religieuse qui peut faire débat, mais qui est un principe même que nous devons défendre.

Oui, il faut des formations sur ces sujets ! Vous avez notamment abordé dans votre propos la formation de ceux qui disent la religion, qui représente un enjeu réel. Chaque année, 300 imams, 300 psalmodieurs viennent en France de pays étrangers. Ils peuvent professer dans une langue étrangère ; je ne parle pas ici de la lecture du texte sacré du Coran, qui doit se faire dans sa langue d’origine, mais bien du prêche. Je pense que c’est une anomalie et que nous devons faire en sorte d’avoir en France des imams qui puissent professer en français.

2 commentaires :

Le 09/02/2020 à 22:30, aristide a dit :

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" nous avons besoin de donner aux jeunes ces moyens de comprendre, d’expliciter ces questions sans tabou, jusqu’à l’arme que représente le droit de critiquer une religion, principe fondamental de notre République, mais refusé par certains, qui considèrent que le droit religieux est supérieur au droit de la République française. Nous devons condamner cette conception et protéger ce droit."

C'est blasphématoire que de dire que la loi de la République est supérieure à la loi de la religion...

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Le 09/02/2020 à 22:32, aristide a dit :

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" et que nous devons faire en sorte d’avoir en France des imams qui puissent professer en français."

L'important n'est pas la langue qu'ils emploient, mais ce qu'ils disent dans cette langue.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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