S'agissant de l'augmentation des pouvoirs de police du maire, j'y suis favorable. De plus, la gendarmerie doit rester proche des élus pour les protéger des risques qu'ils peuvent courir. Il faut que chaque maire ait le numéro d'un gendarme. Nous pouvons également entrer vos coordonnées dans les bases de données, pour automatiser le passage des patrouilles au domicile du maire.
Par ailleurs, nous ne créerons pas une brigade par intercommunalité, vu les écarts importants d'une intercommunalité à une autre. Je ne souhaite pas dissoudre d'unités supplémentaires. Le maillage évoluera peu à l'avenir. Pour faciliter les interventions d'un endroit à un autre, nous préférons plutôt effacer, de façon très relative, les frontières administratives.
Concernant l'immobilier, je considère qu'il faut concevoir un nouveau modèle, comme un principe de foncière adossée au livret A, qui compte de nombreux milliards d'euros non employés, dans une période de taux d'intérêt négatif. J'ai commencé et je continuerai à porter ce discours devant le gouvernement.
S'agissant du schéma en Ile-de-France, je ne pense pas qu'une immense zone police dans toute la grande couronne soit atteignable, ni même souhaitable, en raison de la contiguïté de zones très vertes et très urbaines. De plus, notre modèle fonctionne en zone urbaine et nos gendarmes sont très polyvalents du fait de la petite taille des unités. Les syndicats de police estiment parfois qu'ils effectuent 90% des missions car ils couvrent le même taux de crimes et délits ; en réalité, la première priorité vise à empêcher les crimes et les délits et, pour cela, il faut des gendarmes sur le terrain.
Concernant les innovations, nous utilisons des méthodes ascendantes, comme les ateliers de performance. Nous accordons également, depuis 13 ans, des primes aux porteurs d'idées. Les gendarmes développent des innovations que nous n'aurions pas pu concevoir en centrale.
À ceci s'ajoutent les méthodes proposées par la hiérarchie. J'instaure actuellement un service de la transformation pour catalyser toutes les idées développées au pôle judiciaire de la gendarmerie nationale, où se trouvent des experts investis de compétences d'une extrême rareté.
Nous disposons de 30 000 réservistes et 70% n'ont pas été gendarmes. Nous pouvons mobiliser 30% de ce chiffre tout au plus, mais notre capacité à réagir rapidement en sera améliorée. Nous commencerons dans certains territoires, avant de communiquer ce dispositif, ce qui suscitera des vocations. Nous chargerons les commandants de groupement d'aller à leur rencontre, car il est plus simple de faire accepter des idées qui viennent d'en bas.
Concernant l'immobilier locatif, il n'est pas à perte pour les collectivités puisque l'équilibre budgétaire est atteint relativement vite. En revanche, cette option rigidifie le budget. Cependant, nous ne pouvons pas construire avec les seuls 100 millions d'euros dont nous disposons par année pour le domanial.
Enfin, nous recrutons 20% de scientifiques chez nos officiers, avec un objectif de passer à 40%. Nous avons noué des accords avec le Centre national de la recherche scientifiqu (CNRS) et nous recrutons régulièrement à l'université pour le Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN). L'an dernier, nous avons recruté 3 polytechniciens, au lieu de 0 ou 1 les années précédentes.
Nous ne pouvons pas rémunérer les scientifiques aussi bien que dans les entreprises. En revanche, nous les envoyons sur le terrain, nous leur proposons des missions attractives et nous parvenons ainsi à les garder en construisant des parcours de carrière intéressants. Ainsi, peu d'entre eux quittent la gendarmerie. Nous pouvons également recruter sous contrat, ou sur titre pour des carrières courtes.