J'insiste sur un point de méthode. En s'appuyant sur l'analyse et l'anticipation de ce que la société est en train de réaliser par elle-même, le législateur doit définir ses objectifs d'intervention pour déterminer quelles tendances il entend accompagner et quels comportements il souhaite infléchir. Dès lors qu'il décide d'intervenir, il doit se demander aussi de quelle manière le faire, à travers quels outils d'intervention. Dans le domaine alimentaire, la question est complexe, car il faut penser ensemble la transformation des modèles de production, notamment agricoles, et la transformation des comportements de consommation. En outre, quand on réfléchit aux mécanismes de fiscalité incitative, il faut garder à l'esprit que la société court souvent plus vite que le législateur et l'administration. Qu'est-ce qui peut conduire à des inflexions sensibles des pratiques agricoles et comment ces évolutions s'articulent-elles avec les évolutions de la consommation ?