Intervention de René-Paul Savary

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 12 décembre 2019 à 9h05
Audition de M. Gilles de Margerie commissaire général de france stratégie et de M. Julien Fosse chef de projet auprès du département « développement durable et numérique » dans le cadre du rapport « se nourrir en 2050 »

Photo de René-Paul SavaryRené-Paul Savary :

Plus de travail dans les vignes, c'est flatteur, mais concrètement le retour à la binette est-il un progrès que les agriculteurs peuvent accepter ? Comme ma collègue, je crois que ces derniers ne sont évidemment pas opposés par principe à une agriculture rémunératrice et non polluante. Ils n'utilisent pas des engrais et des pesticides coûteux par gaieté de coeur et, s'ils peuvent s'en passer, ils s'en passent. Mais les produits phytosanitaires permettent d'éviter de nombreuses maladies qui affectent les cultures. Sans eux, les maladies se multiplient sur les cultures et les rendements s'en ressentent. Sans eux, pourra-t-on produire demain en quantité et en qualité suffisantes pour nourrir la population ? Par ailleurs, la réflexion sur ces questions doit tenir compte de la concurrence internationale. Interdire certains produits efficaces en France quand nos concurrents les utilisent, c'est pénaliser nos agriculteurs et ouvrir la voie à des importations de produits traités. Enfin, il y a parfois une certaine hypocrisie. Le sulfate de cuivre, c'est bio, alors qu'il s'agit de métaux lourds très polluants qui vont se retrouver dans les assiettes. À côté de cela, l'agriculteur qui utilise des produits phytosanitaires va être stigmatisé... Il faut savoir faire preuve de discernement sur ces sujets complexes.

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