France Stratégie va prochainement publier une étude prospective sur l'évolution des métiers à l'horizon 2030. Je tiens à souligner que les projections que nous avons réalisées concernant la population agricole, qui regroupe exploitants et salariés agricoles, reposent sur une hypothèse implicite de poursuite des gains de productivité dans l'agriculture. Nous tablons en effet sur une réduction du nombre des actifs agricoles de l'ordre de 100 000 à cet horizon de temps, sans que cela implique un recul de la production. L'agriculture produira vraisemblablement des choses différentes, mais elle continuera à produire massivement, avec plutôt moins de personnes. Par ailleurs, l'évolution à la baisse de la main d'oeuvre agricole n'implique pas une évolution analogue de la valeur ajoutée agricole. Cette dernière peut baisser plus lentement que l'emploi agricole. Elle peut même se stabiliser ou légèrement croître si la part des produits à haute valeur ajoutée dans la production agricole s'accroît. Je tiens à souligner également que la baisse attendue de l'emploi agricole n'implique pas qu'il n'y aura pas de difficultés de recrutements dans ce secteur. En effet, d'ici 2030, les départs à la retraite dans l'agriculture vont être massifs et créeront des besoins de recrutement. Il faut donc réfléchir à la structuration de filières de formation et à l'attractivité des métiers dans le monde agricole.