La question internationale est centrale. L'assiette de nos concitoyens est très internationale. Cela commence d'ailleurs dès le matin avec le café et le thé... La plupart des accords commerciaux actuellement comprennent des clauses strictes sur la qualité de ce qu'on importe de façon à ne pas importer de choses qui ne respectent pas les normes que nous appliquons en Europe ; ils réussissent par ailleurs à défendre la vision française des appellations d'origine. C'est devenu un point canonique dans toutes les négociations internationales sur l'agriculture. Nous réussissons par exemple désormais à exporter vers le Canada des fromages dont l'origine est identifiée et protégée, et qui possèdent une forte valeur ajoutée.
À la question de savoir comment les agriculteurs et leurs syndicats ont accueilli nos propositions d'évolution des aides de la PAC, on ne peut pas apporter une réponse simple. Les exploitations spécialisées dans des cultures déjà relativement intensives en main-d'oeuvre auraient assez directement à y gagner et les considèrent donc plutôt d'un bon oeil. Pour les céréaliers ou les producteurs de pommes de terre, en revanche, le passage au nouveau système d'aides implique un effort d'adaptation et les réactions sont par conséquent plus circonspectes. Je crois néanmoins qu'il ne faut pas négliger la grande capacité d'adaptation de notre agriculture, comme le montre par exemple le développement extrêmement rapide des cultures bio depuis quelques années. Quand les agriculteurs montrent une opposition virulente, c'est souvent parce qu'ils ont engagé des investissements importants en réponse à des incitations de l'État et qu'ils doivent ensuite faire marche arrière parce que l'État change de politique ! L'État doit donc être très vigilant dans les signaux qu'il envoie aux agriculteurs et, lorsqu'il prend un cap, le garder pendant dix ou quinze ans.
La réunion est close à 10 h 15.