Je voudrais revenir, après notre collègue Chantal Deseyne, sur le diagnostic préimplantatoire. En effet, s'il est important de proposer à un couple ou une femme seule des tests préimplantatoires permettant la détection d'anomalies chromosomiques susceptibles de conduire à un handicap pour l'enfant à naître, c'est aux personnes concernées - couple ou femme seule - que doit revenir la décision de poursuivre ou non la PMA.
S'agissant de la GPA, si je suis favorable à la PMA pour toutes, je n'adhère pas à l'idée que la légalisation de la GPA serait nécessaire au nom de l'égalité entre les couples homosexuels. Pour moi, l'égalité ne saurait induire de parallélisme entre la PMA pour toutes et la GPA. En effet, la GPA implique le recours à une tierce personne qui portera un enfant pendant neuf mois. Pardonnez-moi cette image, mais le corps de cette femme sera utilisé comme un four à pain, en faisant fi des interactions entre mère et enfant pendant la grossesse, révélées par les recherches des psychologues.
Nous évoluons dans un monde où la marchandisation des corps existe, principalement aux dépens des pauvres, d'ailleurs. Avec la GPA, on est au coeur de cette dérive ! Tant que persisteront pauvreté et inégalités, celles qui porteront les bébés des autres feront partie des plus pauvres. On voit où conduit cette pratique dans certains pays : on peut quasiment choisir sur catalogue son futur enfant, à partir des critères physiques et intellectuels caractérisant la mère porteuse.